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Apprendre à Dessiner

Module 57 : L’eau (2)

L’eau (2)

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

 

Le premier module sur l’eau vous avait déjà donné l’occasion de voir des étendues d’eau. Mais je vous avais proposé de vous intéresser plutôt aux eaux calmes, aux reflets et aux légères frisures qu’aux importantes masses d’eau. L’eau dans ses mouvements les plus puissants se comporte de manière complexe pour l’oeil et la rapidité de ses mouvements en rend l’étude assez délicate. Heureusement, la répétition des mouvements vient au secours du dessinateur.

L’eau en masse

La mer, les vagues…

Avec la mer un phénomène naturel va vous donner un peu de fil à retordre, celui de la formation des vagues. Ce n’est pas que la mer soit tellement difficile à dessiner, mais il faut s’y préparer un peu. Le dessin de la mer en mouvement est passionnant, à tel point que certains dessinateurs, peintres ou aquarellistes y ont consacré leur vie entière. Allez-vous également vous laisser envoûter ?

L’avantage de la préparation nécessaire, c’est qu’on peut s’y entraîner chez soi. Pas besoin de se trouver sur une plage ou sur un bateau.

On aborde avec le paysage de mer deux types de sujets distincts. Les paysages en pleine mer et ceux du bord de l’eau. Les vagues n’y ont pas du tout le même comportement. Le fond marin, plat ou accidenté, la hauteur d’eau, la présence de rochers, modifient considérablement l’aspect et les mouvements de l’eau. On rencontre plus rarement des illustrations de scènes sous-marines, mais j’en dirai tout de même un mot rapide à la fin de ce module.

Dans les scènes de pleine mer, il est indispensable que la composition soit animée. Par exemple par l’insertion de vagues importantes, de rochers ou d’oiseaux au premier plan. On peut aussi placer des bateaux, des icebergs et toujours des oiseaux dans les plans plus reculés. Il n’y a pas de règle absolue dans ce domaine, mais il faudra quelque chose qui vienne intéresser l’oeil, et si possible le captiver.

Sans cela, même avec une mer formée, la ligne d’horizon à laquelle vous n’échapperez pas sera désespérément plate et sans intérêt visuel.

Les bateaux sont toujours de beaux sujets. En particulier le charme des bateaux à voiles qui fait toujours recette, mais demande de connaître les pièges classiques dans lesquels on risque de tomber. Il est question de ces écueils dans la partie dessin d’objets. Le plus fréquent, gonfler les voiles de manière différente pour chaque bateau, comme si l’orientation du vent changeait selon les parties du dessin.

Je vous emmène au bord de la mer, dans l’Atelier Découverte…

Pour bien dessiner les vagues, il faut procéder avec organisation.

tableau de Homer

Observez la mer. Le vent pousse l’eau qui se forme en vagues. Ces vagues ont une vie propre. Elles montent et grossissent en se “chargeant” de plus en plus d’eau. Une crête se forme.


Hokusai laisse son imagination extraire de l’écume des oiseaux blancs

Cette crête s’amincit puis se courbe et retombe en formant de l’écume. Cette transformation intervient dans un laps de temps qui dépend de la force du vent et de certains courants. Mais l’écume d’une vague se forme ici tandis qu’une autre vague naît là.

Il y a donc de fortes chances que vous soyez amené à représenter chacun des états de la vague sur votre dessin. Toute la maîtrise consiste à bien répartir ces différentes phases avec logique et naturel. Si vous êtes réellement sur le motif, tout change finalement trop vite pour saisir l’instant. Il faut donc saisir le principe.

La nature offre de nombreux exemples d’organisation

La nature nous offre-t-elle une organisation parfaite ? Non, pas vraiment et c’est justement encore plus intéressant grâce à ces imperfections.

Lavis, Victor Hugo

Il ne suffit pas de dessiner la même vague 5 fois au premier plan, puis de recopier ce rang derrière en un peu plus petit et ainsi de suite jusqu’à l’horizon. Cela donnerait un effet d’écailles de poisson, une espèce de papier peint ou de tissu imprimé auquel toute vie manquerait. Victor Hugo dessinait beaucoup. Ses lavis sont remarquables et d’une authenticité parfaite. Ne peut-on, malgré cela, déceler dans cette mer une rigidité mécanique ?

Alors comment faire pour être dans le vrai ?

Pour comprendre la formation des vagues, il ne faut pas se placer trop haut.

En vous plaçant trop haut vous vous perdez l’intérêt de la structure de l’eau. La ligne d’horizon devient d’un mortel ennui. Mais il y a une chose à observer en étant perché.

Le vent forme de longues vagues parallèles. Ces vagues dessinent des lignes qui fuient vers un point unique. Lequel ?

En aucun cas le point principal. Ce point est le point de fuite des diagonales. Voici enfin une application pratique du dallage en perspective.
Vous voulez des vagues bien réalistes ? Utilisez le point de fuite des diagonales. Une petite révision vous attend dans l’Atelier Pratique.

Cette observation ayant été faite, placez-vous beaucoup plus bas, vous avez tout à y gagner.

Les vagues sont réparties de manière assez uniforme sur toute la surface. Celles qui présentent une crête ont une silhouette triangulaire.

Comme elles se placent plus ou moins en quinconce avec les creux situés entre deux vagues, la forme visible est un losange. Plusieurs échelles différentes cohabitent comme dans les images fractales. Remarquez les grands losanges qui en contiennent de plus petits. A l’intérieur des petits, il y en a à nouveau. Le fractionnement de l’eau en facettes tend vers l’infini.

Si le vent est très fort, la vague monte et le losange est étroit…

… si le vent est régulier la vague n’est plus qu’une ondulation et le losange est beaucoup plus large.

Comme les reflets d’une eau faiblement agitée en forme de fuseaux.

Si le fond ou des courants interviennent et modifient l’évolution en limitant l’accumulation de la masse d’eau, la vague peut devenir longue sans prendre de hauteur.

Elle forme alors des rouleaux.

Transparence et ombres

L’eau, même en pleine mer est transparente. Ce n’est pas parce que vous n’en voyez pas le fond qu’elle est opaque.

Il n’y aura donc pas d’ombres portées d’une vague sur l’autre ou sur elle-même lorsqu’elle s’enroule. Du moins elle sera très légère puisque la vague laisse filtrer une partie de la lumière et l’ombre affaiblie traversera l’eau sur laquelle elle se dépose. L’écume, elle, reçoit de fortes ombres portées.

Il doit y avoir suffisamment de contraste pour donner de la consistance à la mer.
N’hésitez pas à utiliser des noirs. On est souvent impressionné par l’idée de transparence de l’eau ce qui nous empêche de monter les valeurs. C’est une erreur.

Vous trouverez les blancs purs dans l’écume et les reflets du soleil. Les noirs dans l’épaisseur du pied des vagues qui sont parfois bleu nuit. Sentez les facettes de ces volumes d’eau et nuancez-les en préservant des teintes franches.

Pas de mer qui se respecte sans bateaux

Rappelez-vous si vous dessinez de mémoire que les bateaux sous voiles doivent être dans une configuration qui corresponde à la direction du vent.

Si les voiles se gonflent à gauche, le vent vient de la droite et tous les bateaux gîteront vers la gauche. L’écume se trouvera du côté où les vagues cassent et pas l’inverse.

Gonflement des voiles de l’arrière vers l’avant un peu surprenant sur ces deux bateaux naviguant en direction opposée.

Au premier coup d’oeil, on ne voit pas toujours ce genre d’erreur mais comme vos dessins de mer et de bateaux intéresseront des personnes qui apprécient le milieu marin, ils ne manqueront pas de relever ces incongruités d’un travail d’atelier.

Sur ce tableau-ci, le vent souffle de manière plus crédible.

Lorsque l’on travaille de mémoire ou de manière créative, il faut rester cohérent sur les aspects physiques, vous le savez. Dans une composition créée de toutes pièces, l’imagination, qualité appréciable qui fait partie des talents recherchés par vos admirateurs, ne peut-être totalement débridée. Faute de quoi elle se retournera contre vous. Un simple détail de cet ordre vous relèguera au rang d’amateur. Pas bon !

Le bord de mer

Il y a beaucoup plus de peintres et de dessinateurs tentés par les vues côtières.

Cela se comprend car, outre le fait que s’installer sur un bateau pour dessiner ne soit pas simple, le bord de l’eau présente de nombreux avantages en matière de composition et de centres d’intérêt.

Regardant vers le large depuis la côte, vous pouvez exploiter de nouveaux sujets agréables : les bras d’une anse ou un premier plan.

Dans une anse un tant soit peu importante, la côte revient vers le centre du paysage au loin.

Cette côte vient briser la ligne d’horizon pour le plaisir de l’oeil.

Parfois une crête de roche peut la prolonger de façon agréable.

Ce type de côte au loin est assez facile à dessiner. Il faut en tracer la découpe sur le ciel de façon naturelle et ne pas “inventer”, ne pas mécaniser les angles qui se découpent sur le ton généralement clair du ciel.

Attention si vous inventez en partie votre paysage à ne pas faire une avancée de part et d’autre, ou sinon, veillez à ce qu’elle ne présente aucune symétrie qui  dérangerait. Sur le plan du parcours de l’oeil, si une anse est trop fermée, le regard part du premier plan, sort par le passage clair et l’ennui s’installe ausitôt.

Gros plans

Les premiers plans de sable, de roche ou de galets où l’eau vient mourir présentent un intérêt.

D’abord, contrairement à la pleine mer, l’eau varie davantage entre le lointain et le premier plan.

Elle reste calme un instant en petites flaques qui prennent les reflets du ciel.

Elle se brise sur la côte et intensifie les couleurs en s’étalant sur le sable ou la roche humide.

L’écume laissée par chaque vague qui casse à vos pieds crée une série de bordures pétillantes ou dentelées qui animent le premier plan et donnent de la matière.

La mer et les vagues présentent un intérêt certain depuis la côte. Les détails de l’eau qui frappe les rochers ou les digues sont parfois grandioses.

Dès l’instant où vous optez pour un tel angle de vue, les thèmes se mutiplient et vous conciliez le plaisir de rendre l’eau et celui de décrire la côte.

Effets de brume, de vent et de reflets

Les effets peuvent s’échelonner du plus calme au plus violent, du plus sombre au plus clair, du plus nu au plus chargé.

Homer

Voici quelques thèmes à envisager :

La côte à marée basse avec les rochers encore brillants et les creux remplis d’eau réfléchissante.

Les digues frappées par l’eau en furie qui arrose tout sur son passage et blanchit les pierres les plus noires.

Les maisons de pêcheurs qui se reflètent dans l’eau tranquille du soir.

Les ports de pêche, les phares, les cabines de plages.

Ailleurs les palmiers hauts, les cocotiers, les végétations folles.

En voilà des sujets agréables où la mer est présente !

Vues sous l’eau

Le côté magique des vues sous l’eau n’a pas échappé à un certain nombre d’illustrateurs. Rendre cette ambiance sous-marine est un bel exercice.

Vingt-mille lieues sous les mers – Jules Verne Gravure de Neuville et Riou

L’eau n’ayant pas de couleur en soi, c’est le filtrage de la lumière et l’organisation du sujet qui va faire sentir l’eau. Vous ne ferez pas d’ombres portées dans les profondeurs, tout au plus une ombre diffuse. Un lignage approprié dans la masse de l’eau ou une série de frisures claires peuvent suggérer la frontière entre l’air et l’eau ainsi que la réverbération.

Les graveurs étaient assez habiles dans cette technique. On voit ici ces plissements de la surface d’eau qui accrochent la lumière du jour au “plafond”. Il s’agit ici plutôt d’une convention que d’une représentation réaliste.

Vingt-mille lieues sous les mers – Jules Verne Gravure de Neuville et Riou

En dehors de ces effets de frisure que vous ferez très clairs, l’eau doit être de plus en plus foncée au fur et à mesure que sa profondeur augmente. Il faut comprendre ce mot profondeur comme l’épaisseur d’eau que le regard traverse, dans n’importe quelle direction.

Si vous représentez un fond marin de sable clair, c’est ce sable qui sera la surface la plus claire en dehors des reflets solaires sur la surface.
Les personnages, objets entre deux eaux, ou animaux qui se déplacent dans cet élément fluide et dense à la fois, doivent avoir une attitude réaliste. On ne court pas sous l’eau, on s’y déplace lentement, l’épave descend sans à-coups. Les phénomènes d’accélération sont réduits à peu de chose. Attachez-vous à savoir rendre avec soin ces vues profondes et silencieuses.

Roland Cat – Tous droits réservés

Dans les années 70, une galerie du Quartier Latin à Paris fit connaître Roland Cat. Il aimait particulièrement les vues sous-marines imaginaires. Je regrette infiniment qu’on ait autant de mal à voir son travail en vrai. Je prends la liberté de reproduire l’une de ses oeuvres en réservant ses droits.

On remonte à la surface, vous plongerez votre orteil dans l’eau froide et plus si l’eau est bonne, c’est dans l’Atelier Pratique que cela se passe…

Ayant regardé la mer et les vagues avec beaucoup d’attention, il faut trouver une organisation de travail pour réaliser la composition.

L’analyse visuelle étant faite, vous allez pouvoir tracer votre trame.
Il s’agit bien d’une véritable trame, d’une sorte de grille.

J’illustre ici l’idée d’une mer légèrement formée. A vous de reprendre l’idée avec une mer plus calme ou au contraire plus agitée.

Tracez votre ligne d’horizon. Situez votre ligne d’horizon pas trop haute. Rappelez-vous que couper votre dessin en deux parties égales serait un choix malheureux.

Placez un premier point comme vous placeriez un point de fuite.

Définition des grandes directions

Dessinez des fuyantes vers le point placé dans l’étape précédente. Voyez comme ici les lignes parallèles “tournent” à 90° de la ligne d’horizon. Ces lignes seront les guides des grandes ondulations. Celles que suivent les rouleaux.

Tracez maintenant des fuyantes vers un point situé hors de la feuille. Espacez-les de moins en moins au fur et à mesure qu’elles s’éloignent vers l’horizon. Votre trame est prête.

Attention : Ne confondez pas cette opération préparatoire avec une construction en perspective comme celle qui prépare l’exécution d’un dallage.
D’une part nous sommes dans un travail sur une matière non géométrique, d’autre part, la règle qui en émane semble une loi de la nature oscillant entre l’organisation et la désorganisation. Une notion passionnante dans le domaine de l’art. Theodor Schwenk a écrit sur le sujet Le chaos sensible.

Tenez votre crayon de manière nonchalante et sans appuyer, revenez sur les fuyantes de votre grille pour évoquer les vagues. Ondulez le trait à main levée en ayant des ondulations plus courtes au loin en A qu’au premier plan en B.
Ne faites rien sur la deuxième série de lignes pour l’instant.

Revenez une deuxième fois sur ces ondulations en décalant légèrement l’ondulation pour évoquer l’ourlet d’écume qui borde la crête des vagues.

Maintenant marquez légèrement la forme du creux des vagues en vous guidant sur les autres fuyantes, mais sans les suivre servilement.
Votre trame est prête, mais vous percevez cet effet d’écaille qui doit être maintenant brisé. Il sera utile de faire uniquement sentir la trame sans qu’on puisse la “lire” explicitement.

Avec un crayon plus gras et plus épais vous allez ensuite casser la ligne d’horizon. Faites monter quelques vagues assez haut pour l’interrompre.

Evitez de briser la ligne d’horizon uniquement aux deux extrémités. Cela manquerait de naturel. Vous constatez déjà que la trame disparait tout en restant présente dans la structure.

Puis vous revenez sur votre dessin et décalez de temps à autres une vague de sa position initialement prévue sur votre grille. Ne soyez pas systématique, c’est juste le contraire qui est recherché. Laissez votre crayon vous mener en dehors de la case prévue. Pensez à autre chose. Sentez les rythmes.

Une première mise en valeur va contribuer à faire sentir cette organisation chaotique.

Ici, il m’a semblé indispensable de placer les masses de valeurs du ciel et d’estomper légèrement les valeurs placées sur les vagues. Cette étape faite très sommairement me donnera la référence tonale pour l’eau.

Revenez ensuite sur les vagues et travaillez un peu plus leur forme et leur tonalité. L’une monte, l’autre s’enroule et celle-ci se brise. Inspirez-vous des formes de l’une pour en dessiner les petites soeurs, diminuant de taille vers l’horizon, mais ne les clônez pas.

Revenez à nouveau et placez les teintes d’ombre et de lumière de manière un peu plus marquée, en laissant le papier intact aux endroits où l’écume se forme.

Utilisez la gomme ou la gouache au besoin pour revenir au blanc le plus pur possible dans les reflets de soleil ou sur les crêtes d’écume.

On résiste difficilement au plaisir de rendre ces effets de cascades blanches ou de dentelle qui tranchent si agréablement sur les tons foncés de l’eau profonde.

Les chevaux de Neptune

Les chevaux de Neptune, de Walter Crane

Walter Crane

Walter Crane est célèbre pour ses superbes illustrations pour les enfants.
Il est parfois considéré comme le père des livres en couleur pour le jeune public.
Il fut extrêmement demandé par les éditeurs de livres pour enfants dans les
années 1860, car il avait réussi une collaboration avec l’imprimeur Edmund Evans
avec lequel ils atteignirent des coloris rarement aussi éclatants, à l’époque.

© expired

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
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Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-116-1
Dessinez la mer
🙂

DAF-116-2
Dessinez la mer
🙂 🙂

Dessins facultatifs à conserver

FAC-116-1
Dessinez la mer
🙂 🙂 🙂

FAC-116-2
Dessinez la mer
🙂 🙂 🙂 🙂

Votre prochain module

Une certaine connaissance des muscles du visage vous aidera beaucoup dans la réalisation de vos portraits ou même de visages imaginaires.

Pas question ici de se prendre pour des scientifiques. Nous restons des dessinateurs qui voyons ce que les autres ne voient pas toujours.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Correction générique du DAF-220-1
“Le canon de la tête (2)”

Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC

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Module 51 : La construction de la pyramide

Construction
de la pyramide

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Perspective ?

Vous n’avez pas eu de module sur la perspective depuis un bon moment.

Selon votre penchant personnel pour cette branche, vous aurez certainement, en découvrant le sujet de ce module, dit Enfin ! ou, désabusé peut-être, Encore !

Ce serait irresponsable de ma part de vous laisser croire qu’il puisse y avoir un bon dessin sans cette fichue perspective.

Et vu qu’il y a bien longtemps que je ne vous ai parlé de points de fuite, je vous propose de refaire un tour d’horizon de ce que vous avez normalement acquis en perspective.

Vous avez pu observer :

que l’image des objets arrivant dans notre oeil subit des déformations,

que reproduire rigoureusement ces déformations permet aux dessins d’avoir de la profondeur,

que l’horizon monte avec l’observateur,

qu’il existe trois perspectives : frontale, angulaire et aérienne,

que la déformation d’un objet dépend de l’angle par lequel votre rayon visuel l’atteint,

que les caractéristiques de cet angle, ainsi que la hauteur de l’observateur, définissent ensemble le point de vue,

que, selon le point de vue, vous utiliserez l’une des trois perspectives et jamais un mélange de plusieurs d’entre elles.

Si vous n’êtes pas encore à l’aise avec ces notions fondamentales, si vous devez vous prendre la tête entre les mains pour comprendre ce que vous lisez, alors repartez en arrière, revoyez les modules de la branche perspective et ne vous lancez pas plus loin avant que tout soit clair. C’est mon conseil.

Que reste-t-il à observer ou à découvrir ?

Au fond, beaucoup de choses encore.

Mais ce sera beaucoup plus facile avec ce que vous savez maintenant.

Vous avez principalement appris à monter le carré et les boîtes. Ce n’est pas un hasard si nous avons commencé par cela : toutes les formes géométriques de base tiennent dans une boîte, et peuvent se construire dans un cube ou un parallélépipède.

Nous allons maintenant les étudier une à une ce qui sera très agréable et ne vous épuisera pas.

Ce premier module est dédié à la pyramide.

Le dessin et la construction de la pyramide

Nous avons probablement tous eu des cubes de bois de formes variées dont certains étaient pyramidaux. Elle nous est très familière.

© CC Ricardo Liberato

Nous avons la chance d’avoir un exemple parfait de pyramides à Gizah. Cette forme primitive et pure est profondément ancrée dans notre subconscient.

L’architecture présente de nombreux éléments à base de pyramides.

Tantôt presque parfaits comme ce toit de clocher roman…

tantôt moins réguliers…

et parfois très biscornus.

Certaines formes plus complexes sont formées de pyramides tronquées…

ou d’assemblages de formes pyramidales soudées les unes aux autres comme ce clocher suisse,

ou celui-ci, bien français. La base de cette pyramide est de forme carrée.

Une pyramide peut avoir davantage de faces comme celle perchée sur ce clocher breton qui en a six.

On retrouve la pyramide dans la construction de ces toitures.

Elle se cache aussi dans les objets les plus inattendus.

On peut l’utiliser pour construire des formes pourtant très organiques.

Le nombre de faces d’une pyramide peut commencer à 3

et augmenter jusqu’à ce qu’elle se confonde avec le cône. Notez que l’ombre d’une pyramide est toujours triangulaire quand elle est portée sur une surface plane.

Le sommet

Le sommet d’une pyramide doit être bien placé quand elle est régulière. Il se trouve alors sur une verticale placée au centre de sa base.

Si vous construisez mal, cela choque l’oeil. Le volume semble tordu.

Il faut chercher le centre perspectif de la base. La base nous apparait comme un losange, en perspective. Ce n’est pas en prenant des mesures que vous pouvez trouver son centre perspectif. Mais le carré servant de base peut être divisé par ses deux diagonales…

… pour rechercher le centre du carré (point jaune) vu, cette fois, en perspective.

De ce point situé à l’intersection des diagonales de la base vous pourriez monter une verticale par laquelle aurait du passer le sommet.

Ce qui aurait donné cette pyramide, beaucoup plus juste.

Comme vous le constatez, la première semble vraiment tordue maintenant.

Construction de primitives en perspective

Vous savez construire un carré en perspective. Vous pouvez donc aussi construire la pyramide et toutes sortes de formes simples qui vous rendront service.

Je vous propose de commencer par un carré mais un rectangle, un losange ou même un triangle font une bonne base pour votre volume.

La pyramide régulière par excellence se construit sur la base d’un carré posé sur le sol. C’est sa base.

En premier lieu, ce quadrilatère doit être mis en perspective. Je vous propose de vous faire la démonstration avec un carré.

Tracez d’abord les diagonales de ce quadrilatère afin de définir son centre.

Prolongez l’une des diagonales vers la ligne d’horizon, et matérialisez le point de fuite de cette diagonale.

Montez une verticale au croisement des diagonales (le centre du carré), vu en perspective.
Il faut trouver maintenant un moyen de définir, sur cet axe vertical, la position du sommet de la pyramide. Imaginez que cette pyramide tienne exactement dans un cube. Dans ce cas, la hauteur du sommet est égale à la mesure d’un côté du carré. Mais la verticale sur laquelle se trouve le sommet subit une dégradation linéaire de sa hauteur. Elle sera plus basse au fur et à mesure qu’elle recule vers l’horizon. Alors comment faire ?

Comment trouver la hauteur du sommet en perspective ?

Vous allez utiliser un côté du carré pour trouver la réponse. Celui des quatre côtés disponibles qui est le plus proche de vous ne subit aucune déformation de perspective. Ce sera donc votre choix. La suite est particulièrement simple dans ce cas, puisque vous êtes en perspective frontale.

Montez une verticale dans l’angle de gauche.
Reportez sur cette verticale, au moyen d’un compas ou d’une règle graduée, la longueur du côté du carré. Vous obtenez un nouveau point.

Tracez la ligne de fuite qui va de ce dernier point au point de fuite des diagonales. Cette ligne coupe la ligne rouge menée verticalement au centre perspectif du carré, en un point qui sera le sommet de la pyramide en perspective.

Vous n’avez plus qu’à relier ce sommet aux angles du carré pour finir votre construction.

Vous devinez déjà que si, dans le carré de base, était inscrit un cercle, vous pourriez tracer assez facilement un cône.

La meilleure chose à faire c’est de construire quelques pyramides maintenant.

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.

Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-082-1
Dessinez un clocher de votre imagination dont la flèche ou le toit seraient composés de plusieurs pyramides. Ces pyramides peuvent être soudées les unes aux autres ou organisées autrement.
Montrez bien la construction de départ en la laissant visible jusqu’à la fin.

DAF-082-2
Créez et dessinez un assemblage de pyramides destinées à décorer un rond-point dans un village.

Dessins facultatifs à conserver

FAC-082-1
Construisez une pyramide en bristol pour la dessiner ensuite d’après modèle.

FAC-082-2
Essayez de tracer à main levée des pyramides orientées en tous sens en laissant voir leurs arêtes comme si elles étaient en verre.

Pyramides peintes

C’était bien avant EasyJet !

Imprimez cette page sur du bristol blanc ou sur un papier un peu fort. Découpez les pyramides, assemblez-les et dessinez-les sous différentes lumières.


Cliquez pour afficher l’image en grand

Rappelez-vous que pour obtenir un pli net dans le papier on peut préparer ce pli en passant sur le trait la pointe d’un stylo à bille usagé (le long d’une règle). Gardez un stylo à bille vide dans vos outils à cet effet.

Votre prochain module

L’eau fascine, l’eau envoûte celui qui sait y plonger son regard. Mais saurez-vous transformer votre feuille blanche en un plan d’eau, un torrent ou une mer déchaînée ?

Découvrez dans les deux modules consacrés à l’eau tous ses aspects et tous les visages qu’elle peut prendre sous votre crayon.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Correction générique du DAF-126-1
“Les mains”

Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.

AudioChapter-1141-332210

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  • Module parcouru rapidement
  • Module vu en totalité
  • DAF faits
  • FAC faits
  • Module à revoir
  • Module bien assimilé

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Module 50 : Les mains (2)

Les mains (2)

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Le premier module sur les mains vous a permis de découvrir l’étendue de ce sujet.

Vous avez retenu les proportions principales.

Vous avez vu certaines caractéristiques “mécaniques” des doigts.

Il reste mille choses à comprendre sur le dessin des mains. Ce module qui pourrait être suivi de dix autres, va aborder la manière de traduire les mains des enfants ou encore celles des personnes âgées.

Mais j’aimerais vous montrer comment faire “danser” les doigts et comment construire les raccourcis de la main.

Vous verrez aussi dans ce module comment adapter le détail à l’échelle de votre dessin.

Les âges de la main

Il y a 20 ans, j’aurais été bien incapable de dire pourquoi j’ai posé à intervalles réguliers la main de mon petit garçon sur la photocopieuse avec la mienne à côté.

10 ans plus tard cela donnait ceci…

Et aujourd’hui cela.

Un jour sûrement, celà donnera quelque chose comme ceci .

Evolution

De la naissance à l’âge adulte, la main change de taille.

Mais ce sont aussi les proportions qui évoluent de l’enfance à la maturité.

Plus tard, c’est surtout l’aspect qui se transforme. Les mains deviennent moins lisses, les plis se marquent davantage, la peau change.

En vieillissant encore, les mains se déforment souvent. La peau devient plus fine, les tendons ressortent. Parfois, les articulations gonflent et les doigts se tordent.

Un bref aperçu anatomique

Regardez à nouveau cette image du squelette de la main.

Notez bien la forme des phalanges. Elles comportent deux extrémités épaisses sur lesquelles elles s’articulent et une partie longue qui est légèrement plus étroite du côté de la pointe des doigts. La dernière phalange est plus pointue que les autres.

On peut les dessiner très rapidement et de manière schématique, comme ce pouce.

Comment tout cela marche-t-il ?

Regardez les tendons superficiels et les petits muscles qui actionnent les doigts.
Si vous en avez la possibilité, recopiez cet écorché ancien de main ou encore l’un des deux suivants. Vos dessins de mémoire en seront par la suite bien meilleurs.

Quelques planches anciennes encore

Si vous voulez comprendre plus précisément la mécanique interne des mains, vous pouvez consacrer un peu de temps à observer les planches anatomiques de la main. Regardez ces deux belles planches et si vous le voulez, reportez-vous aux deux mêmes images qui sont plus grandes dans le bonus.

Avec  cette troisième planche pour les compléter, vous comprendrez facilement l’action des tendons et des muscles. Au niveau des besoins du dessinateur, c’est amplement suffisant.

La main de l’enfant

L’enfant a une main beaucoup plus dodue que l’adulte.

La différence de longueur des phalanges est beaucoup plus ténue. Le poignet est rebondi de chaque côté d’un pli bien marqué.

Le coussin du pouce est pratiquement circulaire et les deux phalanges du pouce sont sur une même ligne de tension.

La face externe de la main du très jeune enfant montre un pli au poignet. C’est le pli de la face interne qui fait le tour complet. Ce pli disparaît quand la main de l’enfant grandit. Le dos de la main se marque de petits creux à la naissance de chaque doigt mais les tendons bien enrobés ne paraissent jamais en surface.

L’enfant a deux comportements de mains typiques. Il relève souvent les doigts quand il ressent une émotion. Il saisit par ailleurs les objets à pleine main car il n’a pas encore de force au bout des doigts. Cette photo montre ces deux attitudes qui sont propres à l’enfant.

Main d’homme, main de femme

Ce n’est pas une découverte, les mains des hommes sont différentes de celles des femmes.

La femme possède une main légèrement plus petite, mais il ne faut jamais exagérer cet aspect. La taille de la main est surtout proportionnelle au corps entier. L’homme a des mains parfois poilues jusque sur les doigts.

Il faut vraiment vouloir donner ce caractère de virilité particulier pour décider de dessiner une main poilue. Sinon, abstenez-vous, c’est anecdotique et ce n’est pas un moyen suffisant de différencier les mains des deux sexes.

Mais la main d’une femme est un peu moins large que celle de l’homme de la même taille. Ses ongles sont moins larges et plus bombés, ses doigts plus fins et les plis des phalanges moins sculptés.

Ces observations faites il serait bon de les mettre rapidement en pratique.
Vous savez que c’est dans l’Atelier Pratique que cela se passe.

La danse des doigts

Dessinez des mains comme vous dessineriez des jambes !

Dessiner des mains dans toutes sortes de positions et en action ne lasse jamais. Consultez le conseil du jour à ce sujet.
Il n’est pas nécessaire de dessiner des poses extraordinaires. La technique ou l’outil importent peu. La répétition construit petit à petit votre connaissance de l’anatomie des mains.


Vous pourrez alors détecter dans le plus simple croquis ce qui tient debout ou non.

Il y a dans les doigts des mouvements, des lignes de tension et des évocations.

Il n’est pas rare que l’index et le majeur fassent penser à des jambes. C’est normal…

… il y a une certaine correspondance entre les mouvements des deux.  Recherchez cette corrélation quand elle existe.

L’échelle des mains

Par comparaison au reste du corps, les mains comportent un grand nombre de petits éléments. Il faut choisir un niveau de détail selon le sujet du dessin et selon l’importance que vous voudrez donner aux mains sur le plan émotionnel.

A gauche la main esquissée très simplement, au centre une simple évocation, à droite plus de précision.

Si vous cachez une main ou même deux, cela ne doit pas passer pour un artifice qui évite de les dessiner.

Regardez à droite comme on peut exprimer beaucoup avec quelques traits bien choisis.

 Les raccourcis

Une jolie pose de main comporte presque toujours des raccourcis. Parfois ce ne sont, comme ici, que deux doigts qui subissent les effets de la perspective.
Il est très important de ne pas se tromper à ce niveau. Les mains ne supportent pas l’erreur, nos yeux les connaissent trop bien.

On trouve dans les magasins cet objet fort curieux. C’est une main articulée.

Cette main présente plusieurs défauts qui m’amènent à vous recommander de ne pas vous en servir pour dessiner. Son prix ne vaut pas le mauvais service rendu. Mais il y a une raison pour laquelle je vous la montre.

Ses doigts sont presque tous de la même longueur, ce que vous savez être faux. Son poignet est ridiculement petit. Sa paume est monobloc et le mouvement du pouce est limité à deux phalanges. Mais cette main a une énorme qualité…

Le concepteur de cet objet a cherché le moyen le plus simple de recréer les mouvements de doigts. Il a opté pour des cylindres articulés. Sans le savoir, il a résolu le problème du raccourci. Dessinez des cylindres et vous n’aurez aucune difficulté. Démonstration :

Dessinez votre poignet comme l’extrémité d’un cylindre en perspective.

Placez ensuite la paume de la main. Pensez à la dessiner incurvée. Tracez déjà l’ellipse de la naissance de chaque doigt.

Maintenant, indiquez par des “tiges” les axes du cylindre de chaque phalange.

Dessinez chaque cylindre autour de ces axes. Pensez à rendre chaque extrémité de cylindre un peu plus étroite que la précédente en allant vers la pointe du doigt. Si vous ne le faites pas aisément, vous pouvez vous rattraper à l’étape suivante…

En dessinant les phalanges du squelette avec ses parties plus noueuses aux articulations.

Nettoyez votre dessin de sa construction et avancez votre dessin de doigt en doigt. Le résultat sera vite acceptable avec un peu d’entraînement.

Corrigez ce qui ne vous convient pas. Vous obtenez une main anatomiquement correcte qui peut vous servir de référence dans un dessin à une autre échelle.

Si vous dessinez des mains “pour les mains”, alors un modèle est absolument nécessaire tant que vous n’en aurez pas dessiné des milliers.

Le secret

Il existe un secret dans le dessin des mains. C’est un sujet qui sera développé dans de prochains modules. Ce secret, c’est l’agencement de l’espace autour des doigts. Ce n’est pas une chose qui se transmet en une phrase. Le seul cadeau que je puisse vous faire, c’est de pointer l’importance que vous devrez attacher aux vides. Leurs formes doivent être tout autant étudiées que les formes des doigts. Le meilleur moyen d’en prendre conscience, c’est de regarder des réussites dans ce domaine. J’y reviendrai.

Je vous laisse les regarder. Seuls vos yeux sont capables de travailler pour vous.

Je vous passe la main !

To be edited then erase this text

A vos crayons !

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Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-214-1
Dessinez un sujet d’imagination dans lequel les mains ont une importance. Le sujet se doit d’être de votre cru, mais prenez des documents pour garantir, en particulier, la qualité et la fidélité des mains de votre sujet.

DAF-214-2
Dessinez votre main. Juste à côté, dessinez la main d’un homme si vous êtes une femme, celle d’une femme si vous êtes un homme, mais faites les deux mains dans la même position et sous le même angle de vue.

Dessins facultatifs à conserver 

FAC-214-1
Prenez un modèle de main de la documentation photographique et interprétez-le à la plume ou au feutre fin.

FAC-214-2
Prenez votre main, dessinez-la avec des raccourcis en particulier sur les doigts.

Comment obtenir des poses intéressantes de votre modèle ?

Pour varier les poses et augmenter énormément les possibilités, vous pouvez donner à votre modèle des objets à manipuler. Le gros défaut de cette technique c’est qu’une grande partie de la main est masquée. Pour la bonne compréhension anatomique c’est dommage. Il existe une solution.


Prenez une ou deux baguettes ou aiguilles et demandez à votre modèle de les manipuler en observant des arrêts. Dès qu’une pose vous intéresse, demandez lui de maintenir la pose.

L’intérêt des baguettes, c’est de créer des positions de doigts que votre modèle ne prendrait jamais la main vide, en n’en masquant presque rien.

Vous pouvez même tenter de saisir une pause au vol en demandant à votre modèle de rester en mouvement permanent, mais lent. Il faut à ce moment saisir le mouvement et la position, puis dessiner sans regarder. C’est un exercice délicat mais passionnant et instructif.

 

Votre prochain module

Vous savez construire un carré en perspective. Vous pouvez donc aussi construire la pyramide et toutes sortes de formes simples qui vous rendront service.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Correction générique du DAF-209-1
“Plume et pinceau (2)”

Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
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Module 49 : Les mains (1)

Les mains (1)

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Regardez tout d’abord ces quelques mains :

En voici une dessinée par Ingres et délimitée par un contour, il n’y a que très peu de valeurs. On sent pourtant qu’il ne s’agit pas d’un gant ni d’une main sculptée, mais d’une main vivante. Quelque chose fait sentir cette vie. Il n’est pourtant pas évident de dire à quoi cela tient.

Celle-ci provient d’un détail d’un dessin réalisé par Léonard de Vinci. Elle est, contrairement à la précédente, entièrement en valeurs.
Elle est également davantage “sculptée”. On y lit des volumes très ronds, un jeu de courbes harmonieuses rendues pourtant en hachures rectilignes. La vie vous semble-t-elle aussi présente que dans l’image précédente ?

Cet autre détail d’un même dessin présente des caractéristiques semblables.
Le dessin est en masses et les volumes sont interprétés. Regardez aussi la forme incurvée et longue des deux dernières phalanges de l’index et de la dernière du pouce.

Celle-ci est dessinée “en lignes” et mise en lumière ensuite par de légères touches colorées et son contour est très caractéristique. Il ressemble à celui de la première image de ce chapitre. Il y a des accents au crayon. Les volumes et les mouvements articulaires se comprennent facilement.

Mais Rubens, l’auteur de ce dessin, a utilisé un artifice que pratiquement tous les dessinateurs mettent en oeuvre dans leur travail. Il a modulé sa ligne de contour.
Elle est plus nette et plus intense en ton aux quelques endroits qui sont bordés de bleu sur cette image. Cette modulation a pour effet de déplacer dans l’espace des parties qui sont ainsi “décollées” du fond. Elles semblent alors plus proches de l’oeil et cela oriente la main dans un plan qui n’est plus celui de la feuille de papier. Il s’agit là d’une deuxième approche de la perspective.

Un dessin à la fois fabuleux et imparfait

Rubens, comme beaucoup d’autres maîtres, peut être pris en défaut. La modulation du trait n’est pas parfaite ici. Les flèches montrent bien comme le contour des doigts situés à droite est réalisé avec un tracé léger, légèrement flou qui fait reculer les doigts vers le fond et les appuie sur le vêtement. Mais l’accent “malheureux” entouré en bleu crée un décollement de la phalange qui tord ce doigt de manière gênante.

Notez que dans ce dessin les ongles n’ont pas été dessinés ostensiblement pour aider à lire l’orientation des doigts. Ils sont à peine esquissés ce qui leur confère une transparence et met cette main plus en valeur. Méfiez-vous des ongles. Mieux vaut ne pas les dessiner trop fortement au risque de les transformer en pièces rapportées et “collées” maladroitement.

Interprétation et méconnaissance

Regardez encore cette main de Géricault.

Cette sanguine reprise au lavis ne peut laisser froid un dessinateur qui comprend tout ce qui entre en jeu dans une telle oeuvre.

Pour prendre bien conscience de la nécessité de comprendre avant d’interpréter, regardez comment  Van Gogh dessinait avant d’avoir compris.

Travailleur acharné, il n’a cessé de dessiner et a pu interpréter des mains d’une manière qui lui est tout à fait particulière. De la méconnaissance à l’interprétation la voie est longue et passionnante.

En route !

Les extrémités

Sur le mannequin de bois que vous avez étudié, les mains et les pieds ne sont pas très détaillés.

Tant mieux. Il ne faut pas se perdre dans des détails. L’objectif du mannequin est de placer correctement un personnage dans la feuille, de lui donner une attitude et des proportions crédibles. Les mains du mannequin ressemblent à des moufles et ses pieds ont l’air chaussés.

Vous remarquerez tout de même deux ou trois choses primordiales qui caractérisent leurs silhouettes. Ces quelques détails vous aideront à les dessiner d’une forme qui soit vraie.

En premier lieu, les pieds et les mains ne se ressemblent pas du tout. Seule une espèce animale qui nous est proche, paraît-il, possède des pieds et des mains interchangeables ou presque.

Il suffit donc de dessiner des doigts de pieds aux mains ou des mains dans des sandales pour transformer la plus belle intention artistique en croquis pris au zoo. La prudence voudrait que l’on passe un peu de temps à repérer des lignes ou des caractéristiques fondamentales.

Le pied présente une voûte plantaire creusée et une incurvation de sa face interne.

La main présente une face bombée et un doigt plus court, le pouce, qui fait souvent face aux autres doigts.
Vous pouvez en conclure que la juste silhouette des mains et des pieds tient à peu de choses. Tout le reste est de l’ordre de la finition dont le degré de précision ne dépendra que des objectifs que vous vous serez fixés.

Les mains et les pieds méritent une étude à eux seuls. Il y a plusieurs angles pour aborder l’étude des mains. Je vais vous en proposer un. J’espère vous convaincre que l’observation attentive et raisonnée est le chemin le plus rapide vers l’intelligence du dessin.

Laissons les pieds pour plus tard et attardons-nous sur les mains jusqu’à en avoir compris la structure, la mobilité et enfin la capacité d’expression énorme qui leur est propre.

Structure

La main est structurée sur un squelette particulièrement complexe.
Un réseau de muscles et de tendons permet de manoeuvrer ce squelette.

Bien des éléments de cet ensemble mobile sont visibles sous la peau.

Voici le squelette de la main.

La partie rouge est composée d’os immobiles. Ce sont les os du poignet.

La partie ocre est déjà plus mobile. Ce sont les os de la paume de la main.

La partie bleue est très mobile, ce sont les phalanges. Quatre doigts sont de même type tandis que le pouce est différent en deux points.

Il possède une phalange de moins et présente un angle par rapport aux autres doigts.

Cet angle déjà marqué avec la main à plat s’accentue lorsqu’elle se relâche et que les doigts se courbent,

ou simplement que le pouce se rapproche de l’intérieur de la paume de la main.

Retenez bien que le pouce n’est jamais dans le même plan que les autres doigts.

Les mouvements des os métacarpiens (en ocre) sont relativement bridés. Seul celui du pouce peut s’écarter des autres. Les phalanges (en bleu) peuvent en revanche s’écarter dans le plan de la paume de la main assez fortement.

La tendance naturelle des doigts est de s’écarter simultanément. La mobilité de l’os métacarpien du pouce compense la phalange qui lui manque.

Le pouce peut s’écarter de la paume sans entraîner l’écartement des autres doigts.

Le pouce, parce qu’il n’est pas dans le même plan que les autres doigts…

peut se rabattre sur la paume de la main sans être bloqué par les autres métacarpiens.

La mobilité des métacarpiens leur permet de se placer en voûte dans certains mouvements.

Ce déplacement met les doigts davantage face à face augmentant les possibilités de pronation.

La paume de la main devient aussi un récipient dans lequel un objet peut se tenir sans y être serré.

La fermeture des doigts

Les doigts se plient en s’enroulant vers la paume de la main. Souvent le mouvement des doigts est remarquable car il est influencé par les muscles et les tendons qui s’entraînent les uns après les autres créant une relation graphique entre les doigts.

Ils peuvent être fléchis partiellement (notez l’angle que fait le pouce avec les autres doigts),

ou repliés jusqu’à venir en butée naturelle (main de droite) ou forcée (main de gauche). Des plis se créent sous chaque phalange.

Creux et coussins

En dehors des volumes des doigts, la paume de la main présente dans sa face interne des coussins.


On distingue trois zones de coussins dans la paume. Ces coussins encadrent le creux de la main. Plus la main est refermée, plus les coussins gonflent et plus le creux se marque.

Même à plat la main présente un creux qu’il faut toujours réussir à faire sentir.

Les coussins sont répartis dans trois zones. La première à la base du pouce, la deuxième sur le bord externe de la paume du côté du petit doigt, la troisième à la base des doigts. Cette dernière se divise en trois petits coussins à nouveau.

Pensez toujours au pouce comme à un élément de l’anatomie de la main indissociable de son volumineux coussin.

Il y a des lignes plus importantes que d’autres dans la main. Regardez celles-ci. Notez-les dans votre oeil. Ce sont des lignes invisibles. On appelle cela des lignes de tension. Quand l’oeil est exercé, il les voit aussitôt dans toute partie d’anatomie.

Il y a aussi des lignes beaucoup plus dessinées que font certains plis de la peau.
Le pli du poignet est souvent en accolade. Les plis du creux du pouce et de la base du petit doigt sont des éléments très authentiques sur lesquels un bon dessin peut s’appuyer. Les plis des phalanges sont à dessiner avec plus de discrétion. Une erreur de débutant est de les appuyer trop fortement, tout comme les lignes de la main.

La forme des doigts

Les doigts ont des articulations entre chaque phalange. On devine leur emplacement très aisément.

Le surplus de peau nécessaire à la fermeture des doigts crée une petite zone circulaire plissée au-dessus de chaque articulation.
C’est également un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Ces plis doivent être rendus de manière très légère.

De la même manière, il ne faut pas épaissir les doigts à chaque articulation. Sur le squelette, chaque jointure a une épaisseur franchement visible, mais vu de l’extérieur, le doigt dune main jeune est en forme de fuseau très peu marqué aux articulations. Ne commettez pas non plus l’erreur de dessiner les tendons par des lignes (flèches rouges) alors qu’il s’agit toujours de volumes décrits par la lumière qui s’y accroche. Vous ne pouvez donc le rendre qu’avec des valeurs.

Les proportions essentielles

A l’extrémité du bras humain, on distingue trois parties. Le poignet qui fait partie du bras, le dos de la paume de la main et les doigts.

La paume (A) est un peu plus courte que le doigt le plus long (B)

Mais elle est à peu près équivalente à la longueur de l’index et de l’annulaire, situés de part et d’autre du majeur (C).

A l’intérieur, la différence est plus grande. Les doigts étant très légèrement palmés à leur jonction avec la paume, la proportion intérieure est dans un. rapport plus proche de 1,6.
La pointe du pouce arrive à la première phalange de l’index.

La paume de la main est pratiquement aussi large que longue (A).
On la croit toujours plus longue ce qui est faux.

Une succession de courbes importantes

Voici la chose qui est peut-être la plus mal comprise des artistes quand ils dessinent des mains.

Si l’on joint les plis des phalanges par des courbes, on s’aperçoit que la plus proche de la paume est beaucoup plus tendue que la suivante et ainsi de suite. Si vous dessinez des courbes concentriques, vos proportions seront fausses.

Prenez maintenant un crayon d’une main, ne mettez rien dans l’autre et lancez vite l’Atelier Pratique (avec les pieds).

Comment construire une main à plat

Pour cet Atelier Pratique, placez votre propre main dans une position de votre choix mais sans raccourcis. De face ou de dos, c’est vous qui décidez. Si vous voulez coller à cet atelier, prenez-en la face interne, c’est un peu plus simple. L’idée est simplement de construire correctement une main avec les observations et les repères vus dans l’Atelier Découverte.

La paume de la main est pratiquement carrée. Construisez le carré orienté selon l’axe de votre main placée devant vous.

Repérez l’angle de la base du pouce, son épaisseur et arrondissez votre carré en regardant bien la forme spécifique de votre paume. Rappelez-vous la courbe tendue de la base des doigts, l’accolade du pli du poignet.

Prenez la mesure de la paume et reportez-la sur l’axe du carré (1,3 fois) pour déterminer la longueur des doigts, dans ce cas celle du majeur.

Placez un trait et non un point, car vous n’avez pas encore déterminé la position de la dernière phalange du majeur.

Placez maintenant la courbe du bout du doigt le plus long en vous repérant sur l’axe médian de la main. Ajoutez quelques lignes comme celle de la double courbe du pouce. Organisez votre construction comme vous l’entendez mais prenez des repères.

Comparez, mesurez avec votre crayon sur votre propre main les relations qui existent entre les différentes parties de la main et les angles des doigts.
Tracez alors les lignes de direction des doigts. Ce n’est pas leur bord que vous tracez mais leurs lignes de tension. On doit déjà sentir la courbure naturelle de chaque doigt.

D’un geste très libre, placez rapidement l’indication des coussins de la paume.
Précisez le pli du poignet et quelques volumes sur le pouce.

Précisez bien ensuite les plis de la base des doigts. Vous trouvez ainsi la courbe la plus tendue et la jonction de chaque doigt avec la paume.

Tracez légèrement les deux autres lignes de plis des phalanges et celle du bout des doigts. Rappelez-vous qu’elles se “détendent” de plus en plus en allant vers la pointe des doigts.

Précisez ensuite la forme des doigts. Posez les plis importants mais sans lourdeur. Insérez à cet instant les particularités de votre propre main. Doigts fins ou épais, noueux ou lisses, longs ou courts. Pensez à faire sentir la courbure des dernières phalanges.

Donnez quelques indications de teinte. Placez de discrètes lignes de la main. Votre croquis est correct et suffisant.

Dans le prochain module sur les mains, vous découvrirez mille choses passionnantes sur le dessin des mains, la manière de traduire les caractéristiques de celles des enfants ou de celles des personnes âgées. Vous comparerez celles des hommes et des femmes. Vous apprendrez à faire danser les doigts harmonieusement, à construire leurs raccourcis.
Enfin, vous découvrirez comment adapter votre manière de faire à l’échelle des mains dans votre dessin pour conserver l’unité et la cohérence.

Ce programme vaut bien le deuxième module que j’ai décidé d’y consacrer.

Dessinez, dessinez !

Le gant mou

Ingres qui peignait les mains mieux que quiconque fit un jour dans ce miroir, décor d’un portrait superbe de Mme de Moitessier, ce terrible gant mou qui fit couler beaucoup d’encre…

Herzeel IAB

A vos crayons !

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Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-126-1
Dessinez votre main, encore votre main,

Dessins facultatifs à conserver 

FAC-126-1
Dessinez des mains d’après nature.

FAC-126-2
Dessinez des mains d’après les photos de votre onglet Documents.

Votre prochain module

De la description des mains à l’émotion qui en surgit…
Invitation… … à observer, décortiquer et dessiner encore des mains sous un autre angle, mais cette fois-ci, de manière plus détaillée et approfondie.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

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  • FAC faits
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Module 48 : Plume et pinceau (2)

Plume et pinceau (2)

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Encore des plumes et des pinceaux

Il y a tellement de magnifiques exemples de dessins à la plume ou au pinceau, tant de manières de s’en servir, tant de détails à observer que le module précédent n’y suffisait pas.

Vous y avez trouvé les bases de l’usage de la plume, mais relativement peu de détails sur les possibilités des pinceaux.

Ce module-ci va compléter le précédent, restant tout de même à cheval sur ces deux techniques très différentes mais paradoxalement proches.

Regardez, par exemple, sur ce dessin, la subtile gamme de teintes en lavis et les renforcements à la plume.

Deux techniques qui se fondent à merveille.

Je vous propose d’ailleurs de regarder quelques dessins plus en détail dans l’Atelier Découverte pour y remarquer des options techniques que vous pourrez très bien utiliser dans vos dessins personnels.

Comment peut-on ignorer les Maîtres ?

Je n’ai jamais pu comprendre sur quel critère absurde un seul livre sur le dessin pouvait être publié sans références aux grands dessinateurs du passé.

A l’échelle de l’histoire de l’art que nous connaissons, ces Maîtres de la plume et surtout du pinceau sont simplement de grands frères pour nous et non des ancêtres éloignés.

Regardez cette table de gibier de Snijders. Une fois passée la découverte du sujet, ce dessin propose tout ce qu’il faut pour retenir notre attention et nous donner un cours complet de plume et de lavis sans que le peintre n’ait à dire un seul mot.

Peut-être faut-il s’approcher un peu pour sentir la grande leçon de Snijders.

En s’approchant, on voit le mélange des techniques, ici lavis et plume. Mais pouvez-vous en déduire la manière dont le travail a été organisé ? Si vous n’y arrivez pas, il faut peut-être vous approcher encore.

Vous arrivez à une bonne distance de l’oeil. Il y a une échelle pour chaque dessin, pour chaque tableau, à laquelle vous pouvez découvrir ce que le peintre vous a laissé comme indices. Non, il ne l’a pas fait dans le but de vous proposer une devinette mais, si vous commencez à savoir véritablement vous immerger dans le travail des grands, vous vivrez probablement quelque chose de similaire à ce que le dessinateur lui-même a reçu de son propre maître.

A cette échelle, on voit parfaitement quelque chose : regardez le raisin, regardez les grains du raisin faits à la plume.

Regardez maintenant les plumes des bécasses et des faisans.

Regardez les volumes ronds des fruits. Voyez-vous dans quelques détails que le travail a été pris dans le sens inverse de ce que l’on pourrait s’attendre à voir ?

Si nous avions vu Frans Snijders travailler, nous aurions vu qu’il traçait très légèrement sa mise en place…

…puis qu’il passait en lavis les grandes masses visuelles. Obtenant quelque chose qui devait approcher cette simulation faite dans Photoshop.

Et ce n’est qu’après qu’il faisait danser sa plume sur ce lavis pour donner corps à certains éléments et en laisser d’autres plus imprécis, dirigeant magistralement l’oeil du spectateur là où il le désirait précisément.

Je dis bien que sa plume danse car c’est l’un des moyens de discerner les grands dessinateurs du commun des artistes.

Voyez plutôt :

La plume ou le pinceau dansent parfois tellement librement qu’ils entrent dans une espèce de rythme graphique remarquablement organisé par le subconscient.

La main se libère alors de ses chaînes et devient une prolongation de l’esprit et non du bras. A méditer…

Variantes

La technique mixte partant d’un lavis, repris ensuite à la plume, permet de nombreuses variantes. Beaucoup de plume et un lavis léger ou l’inverse. Il n’y a pas une technique plus probante que l’autre. Seule la corrélation entre le sujet et la méthode retenue compte.

Tout d’abord, les encres dites “de Chine” ont des propriétés qui leur permettent, une fois sèches, de ne plus trop se diluer. Il y a donc des artistes qui ont procédé dans l’autre sens, le sens le plus logique pour un débutant : le dessin en ligne d’abord, les masses en lavis ensuite.

Les quelques flous dus à la dilution aléatoire du trait déposé auparavant, donnent dans certains cas de beaux effets comme en A sur cette image.

Avant de regarder les traités de plume et de pinceau qu’il est possible de juxtaposer, je voudrais vous faire faire un petit détour du côté des outils. Vous sentirez ainsi davantage les instruments ou les supports utilisés sur les dessins présentés.

C’est dans le chapitre : Matériel Particulier.

Essayez de faire vous-même ces tracés ou ces exercices.

Des hachures en chevrons au pinceau fin et sec.

Des hachures moyennes avec un très gros pinceau.

Des tracés asséchés.

Des pleins et déliés brisés calligraphiques à la brosse plate.

Tracez des ovales de calligraphie. Faites des “O” en deux courbes successives.

Ici il s’agit d’une sorte de lettre dite Onciale.

et des “O” en Caroline bien semblables et bien proportionnés.

 

Motif végétal au pinceau

Voici un exercice très agréable à réaliser.

Partez de rien, ou d’une esquisse à peine tracée …

…et laissez le pinceau courir seul.

Comme ceci.

Donnez une masse générale…

Continuez à ajouter du feuillage

puis donnez du corps à votre motif.

Plus vous aurez de contraste dans le feuillage, plus le motif sera réussi.

Mettez quelques touches encore. Ne tombez pas dans le miniaturisme.

A vous !

Le matériel est important

Si vous partez avec un mauvais matériel, vous allez vous énerver, vous allez rater vos essais, vous allez vous dégoûter.

Un bon dessinateur peut théoriquement travailler avec à peu près n’importe quoi, mais uniquement s’il a acquis la souplesse technique qui lui permet de s’adapter à une situation particulière.

Prenons l’exemple d’une plume qui gratte un peu ou d’un pinceau qui a un poil cassé.
Celui qui débute pense souvent qu’il faut s’y habituer et uniquement “s’y faire”.

Le dessinateur chevronné arrive à modifier son geste pour ne pas faire accrocher cette plume qui gratte et il se débrouille pour tourner le pinceau de manière à ce que ce poil récalcitrant soit dirigé vers le ciel.

Entre les deux, il y a la sagesse que doit adopter celui qui n’est pas encore sûr de lui.

Un poil  dépasse… on le coupe ! une plume gratte… on la change, ou encore on change de papier.

Ce conseil semble superflu et pourtant, combien de dessins ont été gâchés pour n’y avoir tout simplement pas pensé.

Voyez aussi comment réparer un bon pinceau à la gouache dans : Le Pansement

Pour dessiner au pinceau ou à la plume, vous devriez théoriquement utiliser deux supports différents. Pour la plume un support lisse, pour le pinceau un papier fort et de type aquarelle ou lavis.

Si vous mélangez les deux techniques, pensez au contrecollé. Il existe une gamme importante de papiers contrecollés.

Ce sont des cartons bois, sur lesquels on a collé en usine une feuille de papier lisse ou à grain. Le lavis s’y réalise très bien sans que votre feuille ne gondole. La plume y accroche également juste comme il faut si vous avez correctement choisi votre grain.

Le tire-ligne

Le tire-ligne est un très bel outil. C’est une sorte de plume dont les deux becs plats peuvent s’approcher au moyen d’une vis à molette. La précision de l’écartement des becs est horlogère.

Il permet de tracer des lignes d’une régularité qui dépasse même celle des plumes tubulaires.

Voici comment l’on s’en sert.

Avec un pinceau chargé d’encre ou avec une pipette compte-goutte, placez de l’encre entre les deux becs en les laissant légèrement entrouverts. La goutte d’encre a tendance à être aspirée par les becs mais…

…elle n’avance pas jusqu’à la pointe si vous ne faites pas attention de bien tirer la goutte jusqu’au bout du bec.

Essuyez bien les deux côtés extérieurs des becs. Si vous êtes bien à plat, seule l’encre qui est à l’extérieur du tire-ligne est pompée. Le papier de cuisine est mieux adapté que le chiffon qui pompe moins vite mais plus fort.

Si cette phase est mal exécutée, une tache est inévitable au départ de la ligne.

Sinon le tire-ligne trace presque des droites parfaites à main levée.

La molette permet des épaisseurs de traits variées et précises.

A l’aide d’un espaceur automatique, on peut créer des lignes de grande précision.

Comme ces lignes d’un dixième de milimètre espacées de deux dixièmes.

Mais le tire-ligne peut servir de calame et l’on peut le prendre sur la tranche pour dessiner directement ou faire des pleins et des déliés.

Ou travailler avec lui comme avec un pinceau.

Si vous laissez sécher de l’encre ou de la gouache dans un tire-ligne, il faut penser à gratter délicatement l’intérieur des becs avec une lame de cutter ou de bistouri. Faute de cela, l’encre ne s’écoulera pas régulièrement.

Le Pinceau

Les pinceaux ont des formes prévues pour différents objectifs.
De haut en bas:
Gros pinceau à lavis, martre courte pour l’huile, petit pinceau à aquarelle ou lavis, pinceau à poils très longs pour la lettre, pointe très courte pour l’huile ou la gouache, pinceau à manche long pour blaireauter*, pinceau à gouache.

* Blaireauter est une technique très particulière à l’huile. L’explication sort du cadre de ce cours axé sur le dessin. Ce pinceau peut être aussi utilisé comme balayette mais il n’a jamais servi à peindre l’herbe…comme je l’ai si souvent entendu !

Le pinceau fin s’utilise comme un crayon avec une encre déjà presque sèche…

… ou encore comme une plume en petits accents durs.

Comme au Japon, vous pourrez utiliser les pinceaux en “petit -gris” pour faire des lavis en larges teintes diluées…

… et inventer des univers directement au bout de votre bambou…

… ou laisser la magie du pinceau opérer.

Le stylo plume

On peut faire de beaux dessins avec un stylo.

Si la plume est souple on obtient des dessins dont le traité rappelle véritablement celui de la plume animale.

En retournant la plume, on peut obtenir des traits extrêmement fins.

La plume d’oie

Vous verrez comment tailler la plume d’oie ou celle d’autres volatiles dans l’onglet Le jeu de l’Oie.

Le trait de plume est très expressif. C’est l’un des plus séduisants dans un dessin. Mais sa précision laisse à désirer.

Le geste doit être plus ample et plus lâché qu’avec des instruments métalliques.

On peut avec une plume d’oie ou de pigeon avoir un tracé très végétal.

Pour faire des entrelacs, il faut charger la plume juste de la bonne quantité d’encre. Essayez toujours votre plume sur un échantillon avant de vous lancer.

A la plume, il n’est pas rare de réaliser autant de traits d’essais que de traits sur le dessin définitif.

La taille des plumes pour dessiner ou écrire

Choisissez de belles plumes d’oies ou de gros volatiles.

Préparez des outils tranchants.

Débarrassez la plume du duvet.

Et nettoyez bien le calamus (tube) de la plume sur une dizaine de centimètres.

Ayez quelques plumes d’avance mais ne les taillez pas avant de savoir ce que vous voulez en faire, écrire, calligraphier ou dessiner.

Appuyez le calamus sur un bouchon ou sur un petit bloc puis entammez le tube avec un angle de 45 degrés environ et donnez un mouvement circulaire à la lame pour tailler très en longueur.

Le plus difficile est fait …

Faites une deuxième taille longue avec un angle de 20 degrés d’un côté et lègèrement plus bas que la première entaille.

Recommencez symétriquement jusqu’à obtenir…

… cette double courbe dans le tube.

Fendez la pointe en deux parties à peu près égales.

Enfilez le calamus sur le manche d’un vieux pinceau…

…et coupez la plume au bout selon vos intentions. De biais pour calligraphier…

… ou sans plat, pour dessiner.

Votre plume est prête…

Encrez…

A vous de jouer !

Comment réparer un pinceau

Si vous avez un pinceau dont la pointe est abîmée, vous pouvez lui faire un pansement.

Commencez par sucer la pointe pour voir comment il réagit à l’humidité.
Si vous voyez un léger mieux et qu’il tend à “refaire la pointe”, vous pouvez opérer. Sinon, prévenez la famille que tout espoir est inutile.

Commencez par charger la pointe de gouache peu diluée. Si tous les poils restent groupés, laissez prendre la gouache quelques minutes.

Lorsque la gouache est encore un peu souple mais ne part plus sur un chiffon, nettoyez à l’eau et au savon nature. (savon glycériné ou de Marseille)

Recommencez la même opération pour reconstituer cette fois la pointe impeccablement avec une gouache moins épaisse mais que vous laisserez sécher complètement avant de la nettoyer.
Ne cassez pas la pointe entre vos doigts tant que la gouache est dure.

Laissez ramollir la gouache dans de l’eau tiède, puis débarrassez la pointe de toute trace de gouache sous l’eau.

La pointe revient comme au premier jour.

Ceci ne marche qu’avec des pinceaux de bonne qualité.
Souvenez-vous : “Seuls les riches ont les moyens d’acheter bon marché”

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
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Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-209-1
Faites un dessin de paysage ou tout autre sujet végétal.
Réalisez-le entièrement au pinceau (sauf mise en place au crayon) et publiez-le dès qu’il vous aura procuré plaisir et satisfaction.

Dessins facultatifs à conserver

FAC-209-1
Vous pouvez faire autant de séries de traits de plume ou de pinceau qu’il vous plaira.

FAC-209-2
Faites un dégradé régulier au lavis.

Votre prochain module

L’étude des mains mérite qu’on lui consacre un certain temps.

Bien dessinées, les mains révèlent l’âge, le caractère ou les sentiments du modèle. Encore faut-il qu’elles soient crédibles.

All M.C. Escher works (c) 2008 The M.C:.Escher Company – The Netherlands

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Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

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Module 47: Plume et pinceau (1)

Plume et pinceau (1)

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Je voudrais aborder maintenant deux techniques de dessin : la plume et le pinceau. Vous allez découvrir leurs possibilités et les principaux écueils à éviter quand vous les utiliserez. Si vous accrochez bien avec l’une ou l’autre, vous pourrez certainement créer des variantes personnelles ou encore les mélanger subtilement.

Lorsque vous dessinez au crayon, vous ne vous contentez pas d’ombrer les différentes zones de votre dessin pour donner les tons.

Vous dessinez dès le départ la forme, on pourrait presque dire le contour, avec un trait modulé avant de poser des valeurs.

Si vous omettez volontairement de donner des valeurs, c’est un dessin en lignes et non en masses que vous réalisez.

Mais il y a des cas où la frontière devient ténue car rien n’empêche un dessin en masses d’avoir de belles ponctuations au trait, ni un dessin en lignes d’avoir des tons par juxtaposition de lignes ou de hachures par exemple.

Sans revenir trop longuement sur cette question, il faut bien prendre conscience que la technique que vous utiliserez sera prépondérante dans le résultat. Même si vous situez votre choix à la frontière d’un des deux mondes, veillez à ce qu’elle penche clairement d’un côté ou de l’autre. Un dessin dans lequel on ne sent pas qu’un choix a été fait dans ce domaine est souvent décevant.

Les techniques de la plume et du pinceau permettent pourtant à deux univers de se rencontrer.

Dans un instant, je l’espère, tout sera clair.

Les effets de la pression

Quand vous dessinez au crayon, vous pouvez jouer sur les teintes en appuyant plus ou moins fortement votre mine sur le support.

Vous pouvez obtenir une augmentation d’intensité de la nuance par un passage supplémentaire ou même plusieurs.

Pour moduler le trait en épaisseur, vous devez orienter le crayon de manière variée et le faire tourner entre vos doigts.

Mais bien souvent la teinte se trouve modifiée du même coup sans que l’on puisse facilement maîtriser simultanément l’épaisseur du trait et sa tonalité. Ce n’est pas forcément un problème si cela “colle” avec l’objectif retenu.

Au pinceau ou à la plume, pour moduler le trait, il faut s’y prendre autrement. Appuyer ne fait pas forcément changer la tonalité. Appuyer modifie la forme de la pointe élargit le trait et augmente le volume d’eau ou d’encre qui s’écoule de l’outil choisi.

Pression sur la plume

La plume classique permet une variation progressive et relativement lente de l’épaisseur du trait. Vous vous rappelez peut-être les pleins et les déliés si vous avez connu l’écriture à la plume en maternelle.

Vous utilisiez alors la plume “Sergent Major”.

La plume ne permet pas facilement les allées et venues. Les hachures sont mieux réalisées par des traits parallèles toujours dirigés dans le même sens. La plume accroche très vite lorsque vous remontez du bas vers le haut. Le choix du papier devient dès lors un élément important. Moins il a de grain, plus il est glacé, mieux vous glisserez et moins vous accrocherez. Dessiner à la plume demande un peu d’organisation et je vous recommande de commencer par dessiner sur du bristol ou un autre papier assez lisse.

J’ai dit que la plume d’écriture Sergent Major, avec laquelle on peut également dessiner, permettait des variations d’épaisseur lentes. C’est par opposition aux variations “instantanées” d’une autre sorte de plume dont je vais vous montrer les possibilités un peu plus loin.

La plume d’oiseau

La plume d’écriture fut longtemps taillée dans une plume animale. C’est bien ce qui explique son nom.

La plume classique en métal s’est inspirée des caractéristiques de la plume d’oie, de cygne ou d’autres gros volatiles. Il s’agit d’un tube qui sert de réservoir prolongé par une pointe fendue dont les deux côtés s’écartent plus ou moins facilement selon la dureté ou l’élasticité du métal choisi pour la fabriquer.

Les plumes en métal n’ont fait leur apparition qu’au milieu du XIXème siècle.

Une plume doit être souple mais pas molle. Quand vous la choisissez, elle doit s’ouvrir mais pas s’affaisser sous la pression entre le pouce et l’index.

Les deux pointes doivent être bien alignées ce qui se voit parfaitement de profil.

Il existe de petits porte-plumes pour le dessin équipés de plumes Atome. Elles sont petites mais bien adaptées au croquis à la plume. La plume se range dans le corps du porte-plume et ne craint plus d’être endommagée dans votre trousse ou votre plumier.

Si vous n’aimez pas les petits porte-plumes dont le corps est très fin, utilisez les plumes Atome vendues au détail et coincez-les dans un porte-plume de dimension normale.

Danger : Accroc

Avec les plumes à dessin, ne changez pas trop l’orientation du trait. Il faut suivre la forme mais la plume doit travailler dans le sens descendant. Si vous appuyez très légèrement, vous pourrez remonter à “contre courant” mais je vous recommande de penser à modifier de préférence l’orientation de votre papier. Les dessins à la plume ne sont généralement pas très grands, il est donc assez facile de tourner autour du sens des formes plutôt que de faire une belle éclaboussure, généralement irrattrapable.

Les plumes à calligraphier

Si, la pression sur votre plume varie, vous créez un plein ou un délié, mais il est parfois nécessaire de maintenir une épaisseur constante ou du moins de pouvoir la maîtriser par un autre moyen que la pression.

On a créé pour cela la plume à palette. C’est une plume qui se termine par un petit nez plat rectangulaire, circulaire ou ovale. L’encre passe dessous et le trait prend exactement le diamètre de cette palette.

Si la forme est ovale, un changement de direction sur le papier fait varier l’épaisseur du trait.

On peut passer d’un trait fin à un trait épais rapidement avec des plumes à calligraphie. Contrairement à la plume d’écriture anglaise avec laquelle on obtient des pleins et des déliés par changement de pression, la plume à calligraphier fonctionne autrement.

La plus classique d’entre elles a un bec plat.

En orientant ce bec de manière constante, et en changeant la direction du trait, on passe d’une épaisseur de trait à une autre avec ou sans transition.

Dans un mouvement angulaire, il n’y a pas de transition,

dans un mouvement circulaire, il y a une parfaite progression.

Le bambou ou le calame permettent aussi des effets de modulation importants.

La pression sur le pinceau

Un pinceau est une touffe de poils serrés entre eux par une virole ou par un cerclage de fil de fer. Ils peuvent être ensuite taillés pour donner des pinceaux de formes variées.

Les plus beaux pinceaux sont ceux dont la forme dépend de l’agencement des poils. Le nec plus ultra étant le pinceau dont chaque poil, plus fin à sa pointe qu’à sa racine est rangé “à la main” à côté du suivant afin de former une pointe qui soit totalement naturelle.

L’effet principal d’une pression sur un pinceau, c’est la modification de sa forme.
Rien n’est plus difficile à prévoir que la modification de profil d’un pinceau sous la pression. Ces différences de formes s’ajoutent aux différences d’angle du pinceau avec le support. Il faut un certain temps pour être à l’aise avec tout cela.

Les pinceaux à lavis

Ils sont ventrus et peuvent retenir beaucoup de liquide. Vous les utiliserez de préférence avec une palette à godets.

Les lavis repris sur un dessin à la plume (ou l’inverse)

On peut passer un lavis sur un dessin à la plume pour lui donner plus de force. Veillez à avoir utilisé de la véritable encre de Chine si vous voulez mélanger ces deux techniques. Elle ne se dilue plus dans l’eau, une fois sèche, ce qui n’est pas vrai de l’aquarelle que vous pourriez prendre pour obtenir un effet de lavis. Le lavis fera bientôt l’objet d’un module entier.

Le dégradé au pinceau

Dégrader au pinceau n’est pas spécialement difficile. Il suffit d’incliner son papier et de partir du haut avec la teinte la plus foncée tout en diluant à chaque fois que vous rechargez le pinceau. Dans le bas de cette descente de couleur, il faut garder un ourlet humide et bombé pour ne pas avoir de traces visibles dans le dégradé.

L’aplat au pinceau

Il s’obtient comme le dégradé mais en ayant bien préparé à l’avance le ton voulu en quantité suffisante. Faute de quoi la recharge du pinceau en encre ou en eau donnerait une variation fatale à votre aplat.

Les hachures et les tonalités à la plume

En dessinant à la plume, variez l’orientation de vos hachures comme le sujet varie dans ses plans. Cet exemple de rocher est une illustration assez parfaite de ce qu’il faut tenter de faire avec une plume. Le contraste est fort et les matières ne sont pas trahies.

Quelques outils supplémentaires

Il y a encore des plumes ou des outils spécifiques destinés à réaliser un certain type de travail. C’est le cas des quelques exemples qui suivent.

 

Les plumes tubulaires

C’est bien un abus de langage que de parler de plumes tubulaires.

Il ne reste de la plume que le principe d’un filet d’encre qui s’écoule à partir d’un réservoir. Mais le réservoir est devenu une cartouche, le corps ressemble à celui d’un stylo et la régularité du trait est presque aussi belle que celle que donne un tire-ligne.

La marque la plus connue est Rotring. Les architectes et les dessinateurs industriels en sont des inconditionnels.

Le tire-ligne est son aïeul. Plus joli et plus précis, il tombe pourtant en disgrâce depuis quelques années.

 

Les pinceaux fins et les feutres-pinceaux

Les pinceaux fins ou même les feutres-pinceaux que l’on réussit à fabriquer aujourd’hui s’apparentent à la plume. On peut moduler le trait comme on l’entend sans avoir besoin de recharger d’encre le pinceau. Toutefois vous serez limité à la teinte de ce feutre-pinceau alors qu’avec un véritable pinceau, vous pourrez jouer sur les tonalités.

Les feutres pinceaux, permettent de jolies modulations mais uniquement dans les différentes teintes du fabricant.

On peut toutefois juxtaposer les teintes.

Ils vous évitent de travailler avec des palettes de godets dans lesquels préparer des teintes harmonieuses à l’avance est assez délicat.

Les brosses à sec

On peut aussi dessiner avec des brosses asséchées volontairement. Trempez votre brosse dans l’encre puis séchez-la sur un chiffon.

Pendant quelques instants, la brosse peut déposer une sorte de hachurage permettant de donner des tons. Cette technique qui n’est pas facilement précise n’est plus très en vogue.

Il y a en effet des modes et celle-ci me semble désuète. Mais si vous vous sentez l’âme “vintage”, pourquoi ne pas s’y essayer ?

Les pointes sèches

Il y a plusieurs types de pointes sèches. Vous avez vu que la carte à gratter se travaille à la plume à vaccin ou à la pointe sèche.

On peut trouver de belles applications de la pointe sèche dans les techniques de gravure sur cuivre.

Tracez au crayon des petites surfaces de 4 par 5 centimètres de côté, environ.

Tracez également quelques lignes au crayon pour conserver la direction générale du lignage que vous prévoyez. Vous gommerez à la fin les tracés au crayon quand l’encre sera bien sèche.

Essayez ensuite ces traités à la plume. Essayez aussi ces mêmes textures au pinceau fin ou à la plume tubulaire. Certains feutres permettent aussi un trait assez constant.

Il est bon de s’exercer à hachurer à la plume. C’est d’ailleurs le seul moyen de rendre des valeurs à la plume. Cela semble une évidence, mais notez bien que, dans un premier temps, les tons sont obtenus par juxtaposition de fines lignes que vous serrerez plus pour les zones sombres et moins pour les parties claires.

Voici un ton plutôt foncé. Remarquez qu’il n’est pas nécessaire que les lignes soient ininterrompues. Au contraire en reprenant en cours de route un trait arrêté, on crée ce petit décalage qui anime la surface et la rend vivante. Vous pouvez prévoir par quelques courbes faites au crayon les endroits où vous interromprez les lignes ou laisser le hasard travailler pour vous.

Celui-ci est plus clair. Notez que les hachures ne sont pas faites en une ligne ininterrompue non plus. L’interruption est toujours reprise avec un petit décalage mais il n’y a pas de pleins ou de déliés, pas de modulation de l’épaisseur de trait. La plume utilisée est une plume à dessin assez dure.

Ce dégradé est obtenu en jouant sur deux moyens. Le premier est l’espacement des lignes, le second leur épaisseur. Mais le premier moyen aurait été suffisant. Dans le cas d’un dégradé très fort, le simple espacement des lignes dans la partie claire serait insuffisant. Il y a lieu de passer à une plume plus fine pour pouvoir garder un espacement normal. Au-delà, la teinte ne se fait pas dans l’oeil et le lignage devient une convention graphique au lieu d’être une valeur optique.

Les tons peuvent aussi être obtenus par des séries de petits traits orientés de manière plus aléatoire. Dans ce cas les petites hachures resteront très courtes. Ici encore on joue sur la densité de ces séries et sur la dureté de la plume.

Une autre manière de procéder consiste à conserver une orientation commune à toutes les lignes mais à en varier l’épaisseur sur un même alignement. Pour changer d’épaisseur en cours de ligne, ne commettez pas l’erreur pour économiser un changement de plume de tracer toutes les lignes fines puis de les raccorder. Vous n’avez que peu de chance d’obtenir un résultat propre.

Avoir plusieurs porte-plumes sous la main est le seul bon moyen.

Méfiez-vous également pour une surface uniforme de l’effet de moiré indésirable que vous obtiendrez si vous alignez tous vos raccords. Dans certains cas, pour accentuer une matière tissée par exemple vous pouvez mettre cet effet à votre profit, mais il faut savoir où vous voulez aller.

Les hachures peuvent aussi épouser des formes courbes et s’enrouler à la manière d’empreintes digitales. Pour habiller et retranscrire les éclairages des objets courbes et brillants, vous pourrez jouer sur l’espacement et créer des lumières ou des brillances. Pour certains tissus également, cette méthode accompagne mieux les plis que toute autre. C’est, malgré toutes ses qualités, l’une des plus difficiles à réaliser. Un tracé préalable au crayon est indispensable pour avoir une référence au cours du lignage.

Le terme de hachures sous-entend généralement que les lignes se croisent pour donner des tons. Il n’est pas nécessaire de croiser complètement chaque couche. L’orientation des lignes de chaque passage peut à la fois s’interrompre et, de rectiligne, s’incurver légèrement sans choquer l’oeil, bien au contraire.

Il peut également y avoir des parties plus claires que d’autres créant matières et lumières dans la surface. Dans cet exemple, la plume a été changée également en cours de travail.

On peut volontairement faire sentir un “sens” principal dans une série de hachures croisées. Ici le passage horizontal reste dominant. Il est adapté à des parties du dessin où l’on veut faire sentir l’horizontalité. Une partie de paysage, une construction humaine, une surface d’objet plan.

On peut croiser ou serrer le trait jusqu’à obtenir un noir intense. Ici les quelques interstices entre les hachures se lisent comme des points clairs. C’est presque une inversion de système.

Essayez également d’aller jusqu’à une teinte uniforme, foncée et dans laquelle il est presque impossible de déceler le sens des lignes. Je dis presque car il serait dommage d’aller jusqu’à masquer complètement la présence d’une structure directionnelle dans les surfaces foncées. Sans cela, elles deviennent des paquets noirs et ne s’harmonisent plus au reste.

Pour dessiner des formes, des tons ou évoquer les structures capricieuses de la nature, vous pouvez laisser votre plume traduire directement les tons. C’est ainsi que vous vous adapterez le mieux aux arbres, à la nature et au paysage en général, mais aussi au croquis de personnages.

Evitez toujours les hachures croisées à angle droit et le fameux effet cage à poules.

A vous d’essayer maintenant sur du bristol. Vous pouvez aussi récupérer des papiers lisses dans de nombreux emballages pour faire vos essais.

Une plume neuve doit se roder. Il faut qu’elle ait fait quelque temps de travail pour bien fonctionner. Essayez de trouver l’orientation et l’inclinaison de porte-plume qui vous convient. Conservez cet angle et tracez des parallèles toujours dans le même sens. La plume doit légèrement s’user à la pointe pour être agréable sous la main.

Il existe aussi des blocs de polissage mais l’achat n’en vaut pas la peine pour cette seule raison.

Quand elle est neuve, vous pouvez frotter délicatement la plume dans une éponge grattante de cuisine. On peut aussi la passer très rapidement sous la flamme d’un briquet pour brûler le film de protection qui la recouvre quand elle est neuve. Attention de ne pas insister, ce qui déformerait la plume.

Plumes et porte-plumes particuliers

Un porte plume en bambou dont la moitié du corps, après l’avoir dévissé, sert de capuchon et de protection pour la plume

Typo à la plume faite par mon  grand-oncle en 1923
Tout ce catalogue pour son studio de dessin publicitaire était réalisé avec des lettres dessinées à la main. La régularité des caractères est époustouflante !

Bonus 1

Bonus 2

Réédité pour Signus le livre ci-dessus vous est offert et bientôt vous découvrirez la manière de tailler les plumes d’oies…

Commencez à en chercher…

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Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-131-1
Prenez un modèle dans l’onglet Documents et essayez de l’interpréter à la plume ou au pinceau. Recadrez le sujet comme vous l’entendez.

Dessins facultatifs à conserver 

FAC-131-1
Rodez une plume ou deux et faites des surfaces carrées avec diverses structures et divers lignages ou hachures.

FAC-131-2
Faites encore des surfaces hachurées mais dessinez-en le périmètre à l’avance avec des formes non géométriques. Conservez de petites surfaces de quelques centimètres carrés.

Votre prochain module

Encore des plumes et surtout des pinceaux pour compléter le module précédent qui ne vous avait donné qu’un bref aperçu de ce que l’on peut tirer des instruments à poils et à plumes.

Avec ce module, un Bonus pour découvrir l’art et la manière d’écrire au XVIIIème Siècle.

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Module 46 : Dessiner les ciels

Dessiner les ciels

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Ciel !

Le ciel occupe souvent une partie importante de l’espace dans les paysages choisis en pleine nature. Ce n’est pas une règle absolue naturellement, mais l’intérêt d’un ciel parle souvent à l’artiste comme au spectateur. La force des ciels, c’est d’être déjà un spectacle en soi. Généralement c’est une chorégraphie. Réserver une belle place au ciel est souvent un gage de succès.

En dehors des cadrages en sous-bois ou en bordure de forêt, en dehors des paysages urbains, vous aurez très souvent une grande surface de votre feuille occupée par le ciel. Ne laisser qu’une petite bande étroite de ciel étrique et étouffe vos dessins.

On oublie souvent de regarder en l’air. Alors, dans les jours qui viennent, essayez de lever le nez. Vous ne pouvez pas encore imaginer tout ce que vous allez voir avec votre nouvel oeil. Les ciels ne vont pas changer de comportement cette semaine, mais vous oui !

La 3ème dimension se trouve dans l’Atelier Découverte.

La troisième dimension

La terre, le ciel…

Il n’y a rien à faire, le ciel évoque l’espace, l’évasion, la liberté. Le ciel appartient aux oiseaux et à celui qui lève la tête et comprend ce qui lui donne sa force et la vie.

Cette partie très “décorative” d’un dessin est donc de première importance et un ciel bien rendu ou même bien évoqué suffirait presque à faire un beau dessin.

Inversement un ciel auquel on ne croit pas va tout gâcher.

Or un ciel est composé de deux éléments importants que vous allez apprendre à bien discerner. Un ciel n’est pas un décor peint sur une surface courbe comme une coupole. Le ciel est un espace tridimensionnel, ce que nous oublions généralement car nous nous déplaçons rarement “dedans” mais presque toujours “dessous”. Les météorologues ou les aviateurs, eux, savent très bien qu’il est composé de couches variant à l’infini par la forme et la couleur.

Pour le dessinateur, réussir un ciel, c’est en traduire fidèlement la nature. Cette nature est matérialisée par l’aspect des masses d’air qui peuplent cet immense espace et qui nous apparaissent souvent sous un joli costume coloré et nuageux.

En préambule, une petite observation

On se laisse souvent influencer par des idées. Bien dessiner demande d’apprendre à lutter contre ces idées préconçues.

Regardez ce ciel bleu sans nuages. Il semble parfaitement uni et en devient presque ennuyeux. Aucun plaisir en vue pour le dessinateur. Pas un oiseau, pas un petit nuage pour l’habiter.

Pourtant il est dégradé. Un ensemble de bandes relativement horizontales et dégradées en font la personnalité.

Un algorithme logiciel permet de s’en apercevoir en appliquant une palette limitée à cette photographie. (17 nuances de couleurs ici)

Regardez maintenant celui-ci. Il est également dégradé. Point commun avec le premier : la partie claire se trouve en bas.
On aurait pu croire que le soleil étant au-dessus de nos têtes, il éclaire le haut du ciel plus fort que le bas. Il n’en est rien, le ciel est plus clair en bas uniquement parce qu’il est plus chargé d’humidité. Les couleurs y sont également moins contrastées.

L’oeil traverse une plus grande quantité d’atmosphère lorsque vous regardez horizontalement.
C’est le même phénomène qui grossit la lune certaines nuits au moment où elle se lève à peine à l’horizon. L’atmosphère chargée de milliards de gouttes d’eau fait loupe. Ensuite la lune diminue de taille apparente au fur et à mesure qu’elle monte vers le zénith.

Pensez donc à “grossir” la lune lorsqu’elle est basse et près de l’horizon.

Voyez les deux carrés posés sur le ciel bleu. L’un a été pris dans le coin supérieur et descendu au niveau de l’horizon. L’autre, c’est l’inverse. Auriez-vous vraiment cru que ce ciel présentait un dégradé aussi important ? Regardez également les deux carrés gris en dessous de l’image. Ce sont les deux mêmes teintes placées côte à côte mais dénuées de couleur et transformées en valeurs. La différence paraît un peu moins forte cette fois. La raison est simple, les carrés de couleur subissent des phénomènes de persistance rétiniennes opposés, pas ceux du bas qui subissent la même influence du fond blanc.

Comme vous voyez, il faut trier les idées et faire avec vigilance la part des choses.

Le ciel peut prendre aussi des aspects surprenants. Le peintre s’en régale souvent mais le dessinateur peut s’en trouver, lui, légèrement perturbé. Comment rendre tant de contraste ou tant de nuances de valeurs ?

Il y a deux approches. La première est de bien savoir ce que l’on cherche à restituer, la deuxième qui lui est très complémentaire, c’est de savoir par où commencer sur le plan technique. Par exemple, entre les clairs et les foncés, par où commencer ?

Les couleurs du ciel ont chacune leur intensité et le dessin au crayon se passera très bien de traduire leur ton (couleur), du moment que vous en saisissez la valeur (intensité) exacte.

Au coucher du soleil, vous vous êtes souvent laissé émerveiller par le spectacle que le ciel vous offrait, créant des rouges et des oranges intenses et parfois surnaturels.

On veut tellement que le ciel soit bleu par nature que lorsqu’il s’embrase dans des couleurs de feu, on ne réalise pas vraiment que c’est toujours le même ciel mais vu à travers une couche plus épaisse d’atmosphère.

Il faut pourtant admettre que le ciel est un immense réservoir dans lequel des masses d’air chargées d’humidité changent d’aspect sous l’effet de la température, de la condensation, de l’évaporation ou des caprices de la pression barométrique. Devenant visibles par moments, ces masses d’air en perpétuelle évolution créent toute la gamme de nos nuages.

Les nuages ont des formes variées à l’infini, mais ils appartiennent toujours à quelques familles selon leur aspect et la manière dont ils évoluent. Leurs caractéristiques dépendent de la hauteur où ils se forment et de la température de l’air qui les entoure. Les noms qu’utilisent les météorologues pour décrire le ciel n’ont pas d’importance pour le dessinateur, mais il faut bien y faire appel car c’est tout de même le meilleur moyen d’en parler sans trop se mélanger les idées.

Le ciel n’est pas une montagne ou une forêt dont la masse est également imposante mais relativement stable. Au contraire, un ciel est le résultat de mouvements d’air rapides ou lents, souples ou violents. Il change en permanence, ne laissant pas toujours au dessinateur le temps de fixer ce qu’il en a perçu.

Pour cette raison, Il faut aussi savoir interpréter un ciel au crayon, l’inventer mais de manière telle qu’on puisse y croire.

Les petits moutons

Vous connaissez le nuage de beau temps.

C’est celui des dessins d’enfants, celui qui fait penser à des moutons qui traversent le ciel car leur taille, leur forme et leur répartition dans le bleu du ciel est assez régulière.

C’est le nuage par excellence que l’on symbolise par un dessin comme ceci.
Ces nuages s’appellent des cumulus de beau temps. La famille des cumulus est grande mais c’est le cumulus ordinaire qui va retenir notre attention pour l’instant. Ce cumulus a un très gros avantage. Il se déplace lentement et conserve sa forme assez longtemps.

Il est en réalité moins rond que dans les livres pour enfants. Il est légèrement plat dessous et il se développe lentement en chou-fleur vers le haut et moins sur les côtés.
Du coup, il y a une observation à faire importante.

Devinez-vous quoi ?

Plus les cumulus sont au loin, plus vous les voyez de profil, plus ils sont près, plus vous les voyez de dessous. Sur un dessin, les cumulus les plus éloignés seront les plus bas et les plus proches de vous seront les plus hauts sur votre feuille. La forme et la taille des cumulus est souvent, comme nous l’avons vu, régulière.

Ainsi les cumulus éloignés seront petits mais présenteront une ligne inférieure plate. Les plus proches seront plus déchiquetés puisque vous en voyez le périmètre et non le profil. De plus les cumulus éloignés vont se chevaucher tandis que les plus proches de vous vont se détacher les uns des autres sur le fond du ciel.

La base plate des cumulus s’explique par le blocage de  son expansion vers le bas sur une couche froide sur laquelle il “repose”.

Cette couche froide est comme une plaque de verre horizontale que vous regarderiez par en dessous. Et qui dit plan horizontal, dit perspective. Vous ne vous attendiez peut être pas à retrouver la perspective ici, mais souvenez-vous… je vous l’ai dit, depuis longtemps déjà, elle se cache partout !

Rappelez-vous bien ce principe qui donne une réalité aux ciels de cumulus.

Les cumulus peuvent aussi monter très haut dans le ciel. Pensez toujours à faire sentir dans vos nuages le bouillonnement qui les habite. Un nuage est une mini explosion. Observez-en un aux jumelles et vous verrez comment il se développe, s’enroule et se déforme sous l’action de la convection.

Un nuage n’est pas fait de mousse à raser. Un cumulus se développe vers le haut avec des enroulements chaotiques dirigés aussi bien vers son centre que vers l’extérieur. Votre crayon doit faire sentir ce chaos en expansion verticale.

Lorsque le cumulus monte très haut, par temps orageux, il devient parfois énorme et sa base s’assombrit tandis que son sommet cesse de se développer verticalement pour s’étaler en enclume dans le ciel.
La pluie y dessine souvent des rideaux de précipitations. Parfois c’est le soleil qui filtre en son centre comme une douche lumineuse.

Cette partie supérieure plate est le résultat de sa rencontre avec une couche d’air si froid que le cumulus ne peut la traverser pour monter encore plus haut. Il s’étale alors en prenant un nouveau nom : le cumulo-nimbus.

Le cumulo-nimbus est redoutable, il apporte vent violent, orage et précipitations. Sa hauteur peut atteindre 3 km. Il prendra donc une bonne partie de l’espace disponible sur votre feuille. Ce nuage est spectaculaire et lorsqu’il est en scène, peu d’autres nuages l’entourent. Il est souvent isolé. Les particules d’eau qui s’y déplacent de bas en haut peuvent se charger de glace, et donc s’opacifier au point de le noircir fortement. Sous un cumulo-nimbus, la lumière est presque interrompue tellement son épaisseur est grande. Il marque sur le sol une ombre noire qui contrastera avec la lumière qui l’entoure et se jette directement au sol.

Mais si le côté trop spectaculaire du ciel d’orage ne vous inspire pas, il y a des ciels intermédiaires. Ceux qui se morcellent avant les orages. Les lumières seront plus contrastées que dans les autres types de ciels, vous ferez donc les parties sombres plus noires, souvent même un peu plus sombres que la campagne alentour, le côté dynamique et menaçant en sera d’autant mieux rendu. Pensez que ce type de ciel engendre le vent et que vos arbres seront tourmentés, vos végétations de premier plan seront aussi couchées par ce vent.

Par beau temps, le ciel pommelé, souvent fugitif, est d’un bel effet car on y lit bien la perspective ce qui est assez séduisant dans un dessin de ciel. C’est un ciel de petits cumulus situés très hauts et qu’on appelle des altocumulus. Ne les dessinez pas au ras du sol, ce serait du jamais vu.

Voici les principales observations que l’on peut faire sur  les cumulus et de quoi vous y retrouver. Mais il existe bien d’autres ciels.

Quels autres sortes de ciel nuageux allez-vous rencontrer ?

N’oubliez jamais que le ciel offre parfois des formes tellement surprenantes qu’on n’y croirait pas dans un dessin. Restez réaliste et classique.
Des cirrus, des stratus, et mille autres formes, couleurs et étendues de ciel vous attendent. Levez la tête et croquez au minimum quelques lignes directrices.

Avant de découvrir ce qui fait la spécificité d’autres ciels dans un prochain module, je vous propose de regarder dans l’Atelier Pratique, comment organiser le dessin de vos cumulus et de cette grande famille de nuages classiques.

Comment ne pas se perdre dans le ciel ?

Voici comment dessiner un ciel sans modèle.

Si vous avez bien compris ce système, alors vous pourrez en tirer parti tout aussi facilement devant un paysage réel.

Placez le lointain de terrain si vous avez décidé d’en mettre un. Hachurez-le avec le plat de la mine. Pour faire un ciel, vous ne devez pas marquer trop fortement les contours des nuages ou des zones de valeurs. L’aspect fugitif du ciel n’en sera que mieux rendu.

Donnez une première impression de profondeur et de mouvement en plaçant des lignes très légèrement. Ces lignes sont vos guides et séparent des parties du ciel. C’est toujours mieux de rester assez parallèle à l’horizon dans le lointain et d’incliner les lignes directrices au fur et à mesure que vous montez dans le ciel.

Vous pouvez tracer ensuite quelques indications de formes de nuages.

Commencez par le faire de manière très légère et faites en sorte que l’on sente ce qui sera clair et ce qui sera plus foncé. Il suffit que la forme soit cohérente et le doute n’existera pas.

Continuez, mais tenez compte des différences de structures du ciel ou des nuages en montant dans votre page, c’est-à-dire vers le haut de la voûte céleste.

Placez alors une première teinte générale en “réservant” les clairs dans la teinte du papier.

Reprenez par une teinte plus soutenue le lointain. Forcez progressivement votre ciel.

Une fois les masses arrivées à la valeur souhaitée, vous pouvez entrer dans le détail.

Et donner le grain ou la force que vous voulez par alternance de coups de gomme et de dépôt de graphite.

Essayez à votre tour un ciel d’imagination différent de celui-ci.

Faites sentir les différentes couches de nuages dans le ciel et appliquez leur toujours les lois de la perspective.

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.

Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-113-1
Dessinez un lointain (assez bas dans votre page) et un ciel de cumulus en ayant bien structuré à l’avance les différentes couches et les différents mouvements.

Dessins facultatifs à conserver

FAC-113-1
Essayez d’interpréter l’un des dessins des modèles proposés dans l’onglet “Documents” entièrement à la mine de plomb, sans lavis.

FAC-113-2
Interprétez un modèle de votre choix mais cette fois au lavis.

Votre prochain module

Vous vous demandez probablement pourquoi avoir regroupé dans un même module les plumes et les pinceaux.

C’est un choix qui s’appuie sur deux observations.

La première c’est que le pinceau et la plume sont deux outils anciens et authentiques de dessin. Deux variétés, deux spécialités, deux techniques différentes et cependant tellement proches à certains égards.

La seconde c’est qu’elles ont en commun d’être au départ monochromes.

Mais on peut leur trouver encore bien d’autres qualités communes.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

 

Correction générique du DAF-125-1
“Le mannequin articulé”

Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC

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Il sont aussi accessibles dans une galerie plus confortable dans votre menu Espace Membre/Ma Galerie Perso


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Module 45 : Attitudes

Attitudes

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Une nouvelle étape

Vous avez observé dans les moindres détails la morphologie de Screenshot dans le module précédent de cette même branche. Vous pouvez maintenant découper mentalement ce mannequin en pièces.

Au fond vous pourriez aussi le dessiner comme on fait le catalogue des pièces d’un produit en kit.

Cela donnerait quelque chose de ce genre.

En connaissant parfaitement ses pièces séparément, vous pouvez donner vie à Screenshot à tout moment.

Essayez déjà de redessiner l’une ou l’autre pièce sous un angle imaginaire.

Testez votre connaissance de ce pied en le dessinant sous un nouvel angle de vue. Vous pouvez le faire tout de suite. J’ajoute cet exercice en FAC.

Mais quand bien même vous pourriez représenter chaque élément avec précision, quand bien même vous pourriez dessiner Screenshot en entier, ce ne serait pas suffisant pour pouvoir le dessiner dans une bonne attitude.

Or c’est dans l’attitude que l’on reconnaît les bons dessins de personnages. N’avez-vous jamais entendu dire d’un dessin ou d’un croquis pris sur le vif : “l’attitude est bonne” ou encore “il est bien campé” ? Une manière d’affirmer que cette seule qualité suffit à classer un dessin comme réussi.

Visez la bonne attitude

On peut toujours tout remettre en cause, mais je suis convaincu que si vous vous fixez cet objectif, comprendre et restituer correctement les attitudes, vous progresserez plus rapidement que si vous regardez vos modèles distraitement.

On attaque tout de suite dans l’Atelier Découverte.

Chassez le naturel…

… il reviendra s’enfuira au galop !

Jolie démarche ! Et très naturelle !… Cette attitude est celle que nous prenons tous les jours pour entrer dans une librairie quand nous sommes pressés.

Si vous dessinez ce genre d’attitude, assumez le jugement qu’on portera sur vos dessins, ou lisez la suite.

Regardez celle-ci. Elle est plus naturelle. Pourtant une chose dérange encore un peu.

Voyez-vous ce qui pose un problème ?

C’est le déséquilibre. Une personne qui adopterait cette pose tomberait en arrière. Essayez de demander à un proche de le faire pour vous et vous verrez que ce n’est pas possible sans faire un effort abdominal important. Il en résulte une gêne pour celui qui regarde cette image.

Si le bras avait été tendu en arrière et la main posée sur la table, l’effet aurait été tout différent. Il aurait alors fallu basculer le buste vers l’avant et reculer l’épaule tout en la haussant.

Regardez maintenant cette pose :

Cette pose est dynamique. Cela veut dire que l’on sent bien qu’un effort musculaire doit être produit pour maintenir cette pose.

Toutefois, si l’on sent les muscles des cuisses qui tirent, on ne pense pas que ce personnage va tomber d’un côté ou de l’autre. Le buste est basculé en avant juste comme il faut pour que le centre de gravité soit en position stable.

Un équilibre éventuellement éphémère mais stable doit se sentir dans vos dessins de personnages.

L’instabilité

Si vous dessinez un personnage en mouvement instable, ce doit être avec l’objectif de saisir un instantané.

Regardez cette pose. C’est un instantané. Elle semble naturelle pourtant, car elle est observée. Le bras de droite s’écarte légèrement du corps pour compenser le déséquilibre momentané. L’autre, à gauche, est en train de se porter vers la droite pour retrouver un centre de gravité correct. Mais le mouvement est en cours. En l’état le personnage ne peut tenir cette pose.

Regardez maintenant cette nouvelle pose. Ici, le poids du corps est passé d’une jambe sur l’autre. La jambe de droite poussant sur le pied (en position de prise de carres), le buste basculant en avant, la jambe avancée reçoit le poids presque total du corps. Voilà une pose qui tient debout !

Cherchez vos poses assez longtemps pour vous assurer que vous avez bien décidé de chaque point d’équilibre et de chaque ligne de tension. La tension : une notion passionnante qui ajoutera un réalisme supplémentaire à vos dessins.

Voyez maintenant l’Atelier Pratique.

Nous allons dans cet Atelier Pratique, nous imaginer dans un Atelier de dessin avec un modèle vivant.

Mais comme nous ne sommes pas encore au point, nous allons faire un petit entrainement avec Screenshot.

Vous vous souvenez de la manière de mettre en feuille un objet que vous avez sous les yeux. Pour une pose c’est exactement la même approche. La seule différence (de taille tout de même) c’est qu’il faut se laisser pénétrer par les éléments d’équilibre, de gravité et de dynamisme.

Essayez de dessiner avec coeur, les progrès seront tôt ou tard au rendez-vous.

Je vous demande de commencer tout de suite la mise en feuille d’une pose que voici :

Je vous laisse vous débrouiller, mettez vos dessins en galerie des DAF. Je commenterai, deux modules plus loin, les dessins qui pourront apporter des éléments de réflexion pour tous.

Je n’attends pas des dessins léchés, mais des dessins dans lesquels je puisse voir la construction et les grandes lignes d’une mise en place impeccable…

Dessinez large et léger, structurez vos volumes, ne pétouillez pas !

Pour vous aider, j’ajoute ici, deux ou trois documents supplémentaires à plus grande échelle.

A tout de suite… Amusez-vous bien !

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.

Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-208-1
Vous dessinerez un screenshot entier. L’objet du dessin sera la capture d’une attitude, mais vous fournirez clairement 3 phases au moins de la construction. Comme dans un pas à pas.

Dessins facultatifs à conserver

FAC-208-1
Dessinez le pied de Screenshot en vous basant uniquement sur les 3 documents de la photo qui est dans le chapitre observatoire. Mais attention : dessinez-le sous un autre angle que vous inventerez au vu des éléments contenus dans les 3 vignettes.

FAC-208-2
Dessinez une ou plusieurs autres parties du corps de Screenshot isolées du reste.

Votre prochain module

Le ciel est un immense réservoir en trois dimensions. Les lumières, les formes et les couleurs s’y installent de courts instants dans un ballet que vous ne pourrez saisir qu’au vol.

Une fois bien compris, les mécanismes agitant le ciel donneront à vos dessins force et vérité.

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC

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  • Module parcouru rapidement
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Module 44 : Le mannequin articulé

Le mannequin articulé

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

L’art de la pose

S’il est un métier difficile, c’est bien celui de modèle. Poser est épuisant, ne rapporte que peu et demande du talent.

Depuis longtemps, des artisans sculpteurs sur bois ont tenté de reproduire le corps humain et la “mécanique” de ses mouvements.

Existants dans toutes les tailles, les mannequins articulés permettaient de réduire les longues heures de poses. Habillés des mêmes vêtements que le modèle, ils donnaient au peintre la possibilité de continuer à travailler sans lui.

Certains objets, devenus très rares, sont d’une remarquable précision. Ils ne sont naturellement plus à la portée des artistes débutants. Ceux de la photographie que vous voyez furent adjugés en vente publique l’équivalent de trois années de salaire d’un ouvrier.

A l’opposé, on trouve aujourd’hui pour le prix d’un kilo de pommes de terre des objets industrialisés. Si vous avez déjà creusé la question sur les forums, vous savez qu’il existe le meilleur et le pire.

Le pire, vous pouvez vous en passer, quant au meilleur je vous propose d’en établir une définition.

Nous avons heureusement la chance de disposer de moyens nouveaux pour dessiner et se documenter.

Venez voir de quoi il s’agit dans l’Atelier Découverte.

Les bons et les méchants !

Vous allez vite vous rendre compte que certains petits mannequins vous veulent du mal tandis que d’autres veulent votre bien.

Je ne reviens que rapidement sur ce sujet que j’ai déjà abordé. Non seulement ces mannequins industrialisés sont disproportionnés, mais ils sont incapables de prendre des attitudes réalistes. Jamais vous ne ferez le moindre progrès en les prenant comme modèle.

Et comme les bons mannequins ne sont pas faciles à trouver, j’ai décidé de vous faire un module spécial mannequin de bois. Un module qui va normalement rester ancré dans votre mémoire.

Mais voici la raison pour laquelle, alors que de nombreux cours de dessin l’emploient dès la deuxième séance, je n’ai pas fait entrer ce mannequin dans votre cursus avant aujourd’hui…

Voici le graphique de perception de la difficulté avec la méthode Signus.



en vert : l’évolution de l’habileté de votre main
en rouge : la difficulté perçue au long de votre parcours
en orange : les progrès de votre compréhension du dessin



en bleu : l’appel à votre créativité

Comme vous le constatez, vous allez maintenant entrer dans une phase de très nette augmentation d’appel à la mémorisation et à la créativité. Pour cette raison les DAF vont prendre une toute autre tournure.

Et pour fêter ce grand tournant, je n’aurais pas voulu que Screenshot* soit absent.


*Baptisé Screenshot par les membres Signus après être resté 40 ans anonyme,
ce mannequin, frère d’une autre célébrité, commence une brillante carrière.
(voir Curiosité)

Il va d’ailleurs symboliser votre approche nouvelle du dessin. Il est le point de départ de ce que je voudrais voir se développer en vous.

L’intérêt de Screenshot va bien au-delà de la facilité d’avoir une référence visuelle. Copier Screenshot à l’écran, c’est tout différent de copier un autre objet ou un personnage sur une photo.

La raison ?

Parce qu’en dessinant Screenshot, vous ne cherchez pas à faire un dessin, vous cherchez à comprendre comment il est fait.

Screenshot est fait pour que le processus passe du système représenté en haut, à celui du bas. C’est donc bien plus qu’un outil, c’est un bon génie !

Screenshot a été conçu en pièces simples et judicieusement articulées pour vous permettre de mémoriser facilement des attitudes et des proportions. Une fois mémorisées, vous dessinerez Screenshot sans l’avoir sous les yeux.

Screenshot est souple mais ne peut pas prendre d’attitudes incohérentes.

C’est là que notre époque est fantastique. Quand j’ai eu Screenshot vers mes 10 ou 12 ans, je n’aurais jamais pensé qu’il servirait à tant de personnes à la fois. Ce qu’il m’a apporté est à votre disposition dans ce module, pratiquement sans déperdition.

Quand vous verrez dans chaque modèle vivant, nu ou habillé, dans chaque animal, dans chaque objet, et même…dans chaque paysage des petites pièces en bois, simples et articulées, vous saurez dessiner. Point !

Regardez Screenshot autrement

Le voici de face.

De profil…

De face et de profil

De trois quarts

Et enfin, de dos.

Je ne suis pas derrière votre épaule pour savoir ce que vous venez de faire.

Comment avez-vous regardé ?
Qu’avez-vous regardé ?
Qu’avez-vous retenu ?

Vous me voyez venir ?

Je vous laisse une chance de regarder à nouveau ces quelques photos, puis vous pourrez passer à une petite expérience dans l’Atelier Mémoire.

Observez l’image ci-dessous le temps que vous voulez. Ne prenez pas de notes. Observez seulement et essayez de graver cette pose dans votre mémoire. Quand vous penserez l’avoir bien mémorisée passez à l’Atelier Mémoire II

Répondez maintenant à ces questions :


1 Quelle main de Screenshot est la plus à gauche du dessin ? (sa main droite ou sa main gauche)

2 Quelle épaule est la plus haute ?

3 Le bras gauche de Screenshot est il droit, à peine fléchi, plié ?

4 Les fesses (bas du bassin de Screenshot) sont-elles plus hautes ou plus basses ou à même hauteur que son avant bras droit ?

5 Quel genou est le plus haut ?

6 Quel pied repose sur sa pointe ? Son pied droit ou son pied gauche ?

7 Le buste est il tourné plutôt vers la droite ou vers la gauche ? (du dessin)

8 La jambe vers nous est elle pliée avec un angle supérieur, égal ou inférieur à 90° ?

Screenshot est bâti sur un canon de sept têtes et demie. C’est un canon classique.

C’est celui que je vous ai demandé de garder sous la main depuis quelques temps déjà.

 

Regardez cette vidéo pour avoir un premier aperçu de ce que vous pourriez observer si vous aviez Screenshot devant vous.

La demi-hauteur se trouve au niveau de la cheville et du pied.

Remarquez qu’elle doit se placer optiquement sur cette photo puisque le pied subit un effet de perspective.

Pensez-y quand vous dessinez des personnages. Les pieds sont souvent vus de dessus et la grille du canon doit, dans ce cas, se reporter sous le talon et non sous la pointe du pied.

 

Cette vidéo complète la précédente en montrant les flexions latérales possibles pour ce mannequin.

 

Il est possible maintenant de rentrer dans le détail. Voici en premier lieu le buste.

 

La manière dont la tête s’accroche au buste et peut s’incliner est très importante également.

 

La taille est mobile et permet des attitudes réalistes.

 

De profil, on voit la mobilité sur deux axes permettant la cambrure des reins et l’inclinaison du bassin. Cela fait partie des caractéristiques importantes et exceptionnelles de cet objet.

 

Remarquez bien les possibilités des bras et les mouvements des épaules.

 

Enfin, observez l’amplitude des mouvements des jambes.

Vous n’avez pour l’instant qu’une première idée de ce qu’on peut tirer de ce mannequin articulé. Dessinez-le sans vous économiser. Pour une fois, ce sera un atout que de le connaître par coeur.

Mais attention: ce n’est en aucun cas une incitation à répéter en par coeur l’un de vos dessins. Au contraire, c’est pouvoir inventer des poses à l’infini en visualisant tellement bien ses éléments de bois que tout sera possible.

Le prochain module vous proposera de vous axer davantage sur les attitudes que sur la morphologie pure de ce pantin. Deux semaines avec lui, c’est un minimum pour toute une vie de complicité.

Vers 1960 José Parramon, auteur espagnol de nombreux manuels de dessin, publiait quelques photos du frère de Screenshot dans l’un de ses livres.

Bordas IAB Signus 2009

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.

Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-125-1
Dessinez le Screenshot qui vous aurait fait envie s’il avait été reproduit en noir et blanc sur une boîte en carton dans la vitrine d’un magasin de fournitures pour artistes.

Dessins facultatifs à conserver

FAC-125-1
Recopiez différentes parties du mannequin articulé qui vous semblent garder des mystères pour vous. Dessinez-les sous plusieurs angles comme on le ferait sur un plan pour expliquer le volume complet.

FAC-125-2
Dessinez de mémoire une série de 5 ou 6 Screenshot dans différentes positions… sans regarder de modèle.

Voici le dessin que le jury préfère actuellement.

Essayez de le détrôner …

Votre prochain module

Les attitudes donnent la vie à vos personnages. Négligez ce point et vos personnages ressembleront à des épouvantails. Screenshot a passé toute une journée dans un studio photo… rien que pour vous !

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Plus de détail sur les mains

Un commentaire ci-dessous me demandait davantage de documents sur les mains du mannequin. Cliquez pour voir les images en grand.

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En principe vous trouvez ici tous vos dessins mis en galeries ou en attente de validation.
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Module 43 : Les objets d’après nature

Les objets d’après nature

Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :

Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui

Dessiner est une drôle d’idée…

Il est toujours amusant de penser qu’un jour un homme a chanté pour la première fois, qu’il a découvert l’étendue des possibilités et des variations sonores, compris qu’elles pouvaient être reproduites en donnant des instructions précises à son corps.

C’est tout aussi amusant de penser au langage, à la danse, à la musique et naturellement au dessin.

Quel que soit le sujet, dessiner est une démarche vraiment curieuse.

Extrait du mode d’emploi de l’appareil à dessiner

Essayez un instant de voir le fait de dessiner comme vous pourriez découvrir une chose nouvelle dont vous n’auriez jamais entendu parler et que vous n’auriez jamais pratiquée.

Vous avez remarqué que les enfants dessinent beaucoup et très spontanément. Mais ils dessinent surtout d’imagination ou de mémoire. Généralement leurs dessins sont un mélange de notions mémorisées et inventées. Une chose est certaine : ils se plantent rarement devant un objet pour le dessiner.

L’étape intermédiaire classique entre le dessin d’imagination de l’enfant et le dessin d’après modèle qu’il pratique rarement, c’est la copie d’une autre image.

D’ailleurs en grandissant, l’enfant aime recopier d’autres dessins pris dans ses livres ou dans des bandes dessinées.
Il s’agit là d’une étape traditionnelle de l’apprentissage du dessin. Cette étape est nécessaire, mais il est tout aussi nécessaire de ne pas y stagner. L’étape de la copie marque généralement la fin de l’intérêt des jeunes enfants pour le dessin.

De tout temps, on a inventé des jeux ou appareils à dessiner.

Des chambres claires comme celle ci-dessus. Ou encore…

… comme la célèbre et miraculeuse chambre claire universelle que voici.

Et, souvenir souvenir….des succès mondiaux comme le etch a sketch (télécran) permettant aussi de mesurer ses problèmes de coordination.


Pour les grands nostalgiques…. le bruit inimitable du télécran !

Puis sa version numérique pour PC.

Ou encore ce type de logiciels qui a enchanté des milliers d’enfants

Après cette période pourtant ludique, bien souvent l’enfant ne reprend jamais le dessin et en oublie tous les plaisirs. Pour certains, c’est au contraire le départ vers une nouvelle étape qui les mène aux carrières artistiques. Pour d’autres enfin, c’est le rêve de reprendre un jour le dessin qui s’installe jusqu’au moment où ils en trouvent le temps.

On constate facilement que de nombreux adultes n’ont jamais posé un objet devant eux pour le dessiner.

Les adultes qui se remettent au dessin sont un peu désemparés en ne retrouvant pas l’aisance naturelle de l’enfance. Leurs critères étant devenus plus cartésiens, ils cherchent aussi plus de réalisation de soi et essayent d’apporter aux dessins qu’ils entreprennent une poésie, un charme, ou une ambiance séduisante.

Neuf fois sur dix, le recours à la photographie est la solution qui se présente comme évidente. On a devant soi un soutien, une oeuvre pré-mâchée qui évite de rester devant sa feuille blanche.

publicité presse pour l’appareil réflex à tout dessiner

Mais, si vous avez travaillé d’après photo, vous avez sûrement déjà ressenti qu’une fois le dessin fini, vous n’en avez pas la pleine propriété. Si vous en recevez des compliments, vous aurez le sentiment d’en devoir une partie au photographe ou à l’artiste qui avait créé l’oeuvre originale. Ce n’est pas grave en soi, mais le plaisir de dessiner peut atteindre des sommets plus élevés en passant par un autre chemin, certes plus escarpé.

Prenez vos cordes et vos piolets puis rendez-vous dans l’Atelier Découverte.

Le dessin d’après photo

En dessinant au moyen d’un modèle photographique, on a en face de soi une image, un document, en deux dimensions. De nombreux problèmes sont déjà résolus. Si vous n’avez pas accès au modèle réel, s’il est impossible de l’avoir sous les yeux, vous ne pouvez pas faire autrement que de vous contenter de ce document déjà à plat. Si vous prenez un document dès le départ dans le but de vous simplifier la tâche, alors il faut franchir une nouvelle étape le plus vite possible.

Le dessin d’après nature

Mais dès lors qu’on prend comme modèle un sujet réel, qu’on dessine donc d’après nature, on entre dans une curieuse gymnastique physique et intellectuelle. Il me parait intéressant de décortiquer ce qui se passe à ce moment-là.

Si l’on dessinait sur une vitre le modèle qui se trouve derrière elle, on ne serait pas obligé de quitter son sujet des yeux. On ne serait d’ailleurs pas véritablement en train de dessiner.
Le seul travail consisterait à suivre habilement le contour de chaque partie du sujet en gardant un oeil fermé. C’est d’ailleurs avec cette méthode qu’on a posé les bases de la perspective. Vous en souvenez-vous ? Et même si vous poussiez l’exercice jusqu’à donner des valeurs avec des hachures sur certaines parties, ce ne serait pas encore tout à fait du dessin. Ce serait en quelque sorte du décalquage sur verre.

Mais quand on dessine sur un support opaque et qui n’est pas interposé entre le modèle et son oeil, la démarche devient radicalement différente. C’est enfin “dessiner”.

Quand vous dessinez un objet réellement placé devant vous, pensez justement à cette vitre (1). Pour mieux sentir cette vitre, fermez un oeil. Dessinez mentalement sur le verre un élément tangible (trait bleu sur la vitre) et reportez ensuite le dessin de la vitre sur votre papier (2).

Vous verrez comme cela relève d’un état d’esprit avant tout. Ensuite, avec un peu d’habitude, vous allez mettre votre dessin en place de plus en plus rapidement et de plus en plus précisément.

Mais pour dessiner fidèlement d’après nature, il faut éviter de commencer par un point et de dessiner le contour de l’objet jusqu’à en avoir fait le tour complet. Il faut organiser son travail.

Cette démarche porte un nom en dessin. C’est la prise de repères.

On parle aussi de prise d’aplombs, mais ce n’est qu’une étape de la prise de repères.

Devant un modèle réel les étapes du dessin sont les suivantes :

On regarde ce que l’on a devant les yeux.
Puis, en prenant un repère, on quitte des yeux son modèle.
On déplace son regard devant une surface vide, souvent blanche et finalement on place un trait sur la feuille. On place ce trait exactement à l’endroit de la feuille qui correspond à celui où il aurait été vu sur la vitre.

Au moment où vous tracez, que faites vous exactement ?
Vous ne regardez plus le modèle. Il vous en reste seulement une information.

Finalement vous restituez sur le papier une image mentale, un souvenir, une information mémorisée.

Peut-on mémoriser et restituer un objet en une seule fois ?
Non, c’est impossible, même pour un objet simple. Il faut le regarder, mémoriser et restituer les informations en plusieurs fois.

Pourquoi est-ce impossible en une fois ?
Parce que l’on a pas assez de mémoire instantanée pour le faire en une fois.

Alors dans ce cas un dessin d’après nature c’est un dessin de mémoire ?
C’est un dessin de mémoire courte et volatile par opposition à une sollicitation de la mémoire durable avec un but de mémorisation.

C’est scientifique tout ça ?
Je n’affirme rien, les recherches sur la mémoire sont en perpétuelle évolution mais ce n’est pas une simple croyance. Dans le module sur les objets de mémoire, je vous donnerai en bonus un document sur les mécanisme de la mémoire. Ce qui compte ici, c’est de prendre conscience de la démarche qu’accomplit le dessinateur. Scientifique ou pas, si vos dessins s’en trouvent améliorés, c’est l’essentiel. C’est une attitude adéquate pour progresser.

Par où commencer pour dessiner un objet d’après nature ?

C’est une question d’organisation personnelle mais elle doit s’adapter au sujet.

Pour rester très généraliste, je vais aborder, dans ce module, les grandes actions nécessaires à la réalisation d’un sujet d’après nature. Mais je voudrais surtout insister sur la capture de la forme. Pour un portrait, la capture de la ressemblance est indispensable, pour un objet aussi. C’est la même démarche, mais les moyens sont différents.

Dans le cas d’un objet, il y a plusieurs points à prendre en considération. Vous pourrez appliquer la majorité des conseils qui suivent aux autres sujets que vous voudrez réaliser d’après modèle.

La mise en place

Votre sujet doit être mis en place dans la feuille. On dit également que vous mettez en feuille votre dessin.

Pour cela vous commencez par regarder si l’objet est plus large que haut ou l’inverse. Ici pas d’hésitation possible. Mais le fond doit-il être pris en compte ?

Oui, bien sûr. Vous devez choisir la manière dont vous voulez entourer votre objet d’espace. C’est l’air indispensable à votre dessin que vous stockerez ainsi.

Choisissez votre format et l’orientation de votre papier selon ce critère.

Un bonus que vous pouvez aller voir directement détaille cette planche.

Un objet moins large que haut, ne nécessite pas forcément un format vertical.
Je préfère dans le cas actuel prévoir un format en largeur et me donner la possibilité de basculer ensuite sur un format vertical, si j’avais un regret.

Définissez la forme du “cadre” dans lequel vous allez dessiner. A plus forte raison si vous travaillez sur un bloc de grand format ou une feuille dont vous savez que vous n’utiliserez pas toute la surface, tracez un cadre très sommaire.

Positionnez votre sujet avec quelques traits de mise en place. Surtout, contentez-vous de très peu de choses. Quelques lignes qui correspondent à ce que vous pourriez faire avec des ciseaux pour découper la feuille autour de votre sujet en quelques coupes droites uniquement. Ne créez des courbes dans cette phase que si le sujet l’impose. Donnez une inflexion aux lignes tout au plus.

La raison pour laquelle je vous demande de respecter cette raideur est la suivante : de cette manière, vous ne confondrez pas vos lignes de construction avec vos lignes définitives.

La prise de repères

Une fois la surface de l’objet grossièrement définie par ce contour en ligne brisée, vous prendrez vos premiers repères. Ce sont des points ou des lignes droites, parfois de petites courbes que vous pouvez placer avec une grande certitude. Les repères sont de différentes natures.

Commencez par les repères de proportions

Commencez par repérer la mesure la plus grande.

Est-ce  la hauteur ou la largeur ? Vous le savez normalement déjà puisque vous avez défini votre format. Tracez deux horizontales puis deux verticales pour prendre en étau votre objet. Placez une croix qui repère le milieu de ces deux mesures maximales.

Recherchez une relation entre la largeur totale qu’occupera votre objet et sa hauteur totale. Sur cet objet, il s’agit environ de 2/3. Mais cette mesure est trop approximative. Il faut affiner les repères.

Pour cela utilisez votre crayon, une aiguille ou une baguette.

Cherchez le milieu de chaque division ce qui crée un quadrillage partiel.

Portez cette grille sur votre dessin au fur et à mesure que vous l’observez.

Repères d’aplombs

Avec un fil à plomb ou une autre référence solide, repérez les points qui sont sur une même verticale. Cherchez des croisements en des endroits significatifs.

Voyez par exemple comme le bec était mal placé dans le premier jet. La grille nous informe de cette erreur instantanément.

Repères d’angles

Il reste à comparer les angles.

Prenez par exemple ceux de l’anse. Regardez les deux angles du bec. C’est assez facile de les reproduire avec précision.

Repères de forme

Si vous en voyez qui conviennent, prenez également des formes simples comme repères. Vous pouvez vous appuyer sur des vides ou des formes partiellement visibles.

Ou simplement, si l’objet en contient, des formes simples et géométriques provenant directement de sa forme.

Pensez toujours à chercher non seulement la forme de l’objet mais aussi celle de son “moule”.

Pensez ensuite en volumes

Essayez alors à ce stade de penser davantage en volumes.

Retravaillez votre cadrage et gommez les faux traits. Si vous devez réaliser un dessin plus poussé, vous gommerez avec soin quitte à alléger très fortement votre dessin et vous le reprendrez ensuite.

Si vous pensez un jour peindre des objets, demandez-vous à quoi il servirait de vous donner du mal durant des heures et des heures si le dessin était faux avant même de commencer.


Nature morte au pèse-lettre émaillé © Piet Herzeel

Le rendu des matières sur les objets d’après nature est également un aspect important. Ceci fera l’objet d’un autre module.

Chambre Claire universelle

Ce petit appareil permet par un jeu de lentilles que l’on place devant un prisme, de projeter sur une feuille l’image d’un objet, d’une personne ou d’un paysage.

Il est alors relativement facile de dessiner juste comme on ferait un tracé sur un calque.
Cet objet dont on trouve encore quelques exemplaires chez les antiquaires
est complet et en parfait état de marche.
Cela ne veut pas dire que la chose est facile à mettre en oeuvre.

Le livret qui servait de mode d’emploi pour cet appareil vient d’un marché aux livres anciens. Les deux acquisitions, faites à trois ans d’écart reconstituent ce que le facteur avait livré à l’heureux propriétaire vers 1929.

A vos crayons !

Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.

Dessins à Faire et à conserver ou publier

DAF-089-1

Dessinez un objet de votre choix, véritablement d’après nature. Eclairez-le correctement. Respectez la procédure de l’Atelier Pratique pour la construction. Laissez la construction visible. Si vous le pouvez, regroupez la vue avant et après suppression de la construction, sur un même document que vous enverrez.

NOTE:
Tout membre du cours Signus qui prendra comme modèle une potiche ou une cruche sans structure ou toute autre terre cuite informe subira un gage important (voir image ci-dessous). Celui qui y mettra en plus des fleurs séchées poussiéreuses sera privé de corrections pendant 30 jours !

Dessins facultatifs à conserver

FAC-089-1
Prenez l’un des modèles du chapitre  Documents et dessinez-le en suivant exactement la démarche décrite dans l’Atelier Pratique. Bien que ce soit un document en 2 dimensions, faites le processus comme si l’objet était devant vous.

FAC-089-2
Exercez-vous à dessiner vos repères en un temps court, avec les Outils Croquis disponibles.

Je voudrais simplement commenter pour vous les remarques que je me suis faites en essayant de cadrer mon sujet proprement.

Votre prochain module

Vous croyez que vous le connaissez bien…

Et pourtant, c’est encore un parfait inconnu pour vous.
Mais plus pour longtemps…

Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.

Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours

Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC

Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les dessins destinés à la Galerie des Membres.

En principe vous trouvez ici tous vos dessins mis en galeries ou en attente de validation.
Il sont aussi accessibles dans une galerie plus confortable dans votre menu Espace Membre/Ma Galerie Perso


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