Les Subtilités de l’Ombrage
Ce qu'il vous faut
Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :
Bristol, colle, ciseaux, papier et crayons.
L'Observatoire
Les ombres varient autant que les lumières
Regardez ces cinq piquets carrés. Les voici vus d’en haut au moment où le soleil se couche et les éclaire avant de disparaître à l’horizon.

Les ombres que ces piquets dessinent sur le sol sont parallèles les unes aux autres.

Un peu plus tard, si vous revenez au même endroit de nuit, avec une lampe de poche, leur ombre ressemblera plutôt à ceci. Cette fois, les ombres projetées par les piquets ne sont pas parallèles.
Pourquoi ?
La réponse dans un instant…

Mais si vous reveniez en voiture, phares allumés au même endroit, les ombres projetées sur le sol ressembleraient cette fois à peu près à celà.
Chaque type d’éclairage fabrique des ombres différentes. Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. La nature de la lumière, sa puissance, la matière des objets éclairés, celle des surfaces qui reçoivent les ombres donnent des nuances spécifiques dans chaque situation.
Chacun des paramètres est intéressant à découvrir pour mieux les comprendre et pour réussir les ambiances de vos dessins en masses et en valeurs.
Atelier Découverte
La lumière solaire est particulière

Sous la lumière solaire, étant donné l’immense distance à laquelle se trouve la source lumineuse, les lois qui touchent à l’ombre et à la lumière sont particulières.
On considère toujours que les rayons solaires qui nous arrivent sont parallèles bien qu’en réalité ils “rayonnent” à partir de son centre comme c’est le cas pour n’importe quelle source lumineuse. Mais on voit parfaitement sur ce dessin de principe que les rayons qui éclairent tout objet que nous regardons seront parallèles.
En lumière naturelle vous traiterez les rayons solaires comme s’ils atteignaient l’objet sous un angle unique.

Sous la lumière solaire, des éléments parallèles porteront des ombres parallèles.

Naturellement, vues en perspective, les ombres seront également “victimes” des lois de l’optique et demanderont à être montées correctement avec un ou plusieurs points de fuite.

Quand l’ombre créée par un objet est interceptée par d’autres objets, tels qu’un mur, un escalier, un tronc d’arbre couché, cette ombre portée poursuit son chemin en se « déroulant » sur leurs formes.

Les points d’impact des rayons qui passent sur le périmètre de l’objet éclairé et continuent vers l’objet qui reçoit l’ombre portée, déterminent la forme exacte de l’ombre.
Cette ombre subit aussi les lois de l’optique et devra être mise en perspective pour être réaliste.

Vous découvrirez dans quelques temps comment calculer les ombres projetées. Chaque chose doit venir en son temps et c’est prématuré autant qu’inutile de se lancer dans cette étude avant d’avoir observé ce que la nature nous donne à regarder.

Vous apprendrez aussi plus rapidement à mettre les ombres en perspective si cela vient dans un deuxième temps. Pour l’instant, il y a encore des choses à observer sans calculs et sans préjugés, pour comprendre les effets de la lumière et de l’ombre qui nous entourent.
La lumière artificielle

Les rayons qui émanent d’une lumière artificielle se propagent dans toutes les directions.On dit justement qu’ils rayonnent depuis le centre de la source lumineuse.

En présence de plusieurs sources de lumière, il y a autant d’ombres portées par un objet que de sources lumineuses, ce qui aura tendance à embrouiller les choses puisque les ombres se chevaucheront le plus souvent.
C’est un véritable casse-tête pour le dessinateur et son travail n’en sera pas toujours valorisé.

Vous rencontrerez le même genre de complexité lorsque la lumière du jour pénètre dans une même pièce par plusieurs fenêtres.
Ce qui peut être agréable et esthétique en situation réelle ne l’est pas toujours dans un dessin où vous tâcherez de synthétiser et d’expliquer avec le minimum de moyens l’effet réel en vous débarrassant de ce qui n’ajoute rien.
C’est l’un des grands secrets des maîtres. Savoir élaguer tout ce qui ne sert à rien. C’est à la fois tellement simple comme idée qu’il faut une vie pour bien y arriver. Pourtant, ce n’est qu’un regard à exercer alors que beaucoup de personnes prennent cela pour du talent.
Comment éclairer en lumière artificielle
A chaque fois que vous pouvez placer une lumière artificielle à votre convenance avant de dessiner un sujet, vous prenez le risque de donner aux ombres une importance excessive. Il vaut mieux s’inspirer de ce qui se passait dans les ateliers sous les toits.
Vous aurez presque toujours avantage à placer assez haute la lumière artificielle ou toute lumière que vous pouvez contrôler de façon à recréer l’effet de l’éclairage solaire.

C’est ce que faisaient les peintres en oblitérant les parties basses de leurs verrières d’atelier pour ne laisser entrer la lumière que par le haut et accentuer cet effet.

Remarquez au passage que dans une scène extérieure, le ciel sera la partie la plus claire, et dans un intérieur, la partie la plus éclairée par la lumière extérieure sera le sol.
Indépendamment de sa hauteur qui fait des ombres longues ou courtes, le soleil peut se trouver dans de multiples positions par rapport au sujet.
Selon cette position, la partie à l’ombre peut faire face au dessinateur, être sur l’un des côtés ou encore derrière l’objet. Ce sera le cas si le soleil est exactement derrière le dessinateur.

Si le soleil est derrière le dessinateur, le sujet manquera d’ombre, s’il est devant lui, le sujet manquera de lumière. C’est pour cela que les éclairages latéraux sont les plus agréables puisqu’ils donnent toute une gamme de nuances agréables.
L’éclairage latéral permet ainsi de créer une composition dans laquelle la lumière et l’ombre se répondent avec équilibre et subtilité.
Il n’est pas impossible d’obtenir de beaux effets dans des situations particulières telles que les paysages au coucher du soleil où les ombres sont tournées vers le spectateur.

Mais, dans ce cas le sol occupe une grande partie de l’image et, la lumière venant le frapper, l’impression d’ensemble ne sera pas un manque de lumière comme sur un sujet vu à contre-jour.

Voici un autre exemple.
Ici le reflet dans l’eau éclaire tout le bas de la composition.
Attachez donc toujours l’importance nécessaire au choix de vos éclairages ou de votre position. On oublie parfois de s’y attarder, même dans un contexte où l’on peut modifier l’illumination de son sujet.
Atelier Observation & Pratique
Apprenez à lire plus dans les ombres
L’oeil progresse au fur et à mesure qu’on lui demande de lire plus dans chaque image qui se présente à lui. Vous verrez comme il se “muscle” jour après jour. Mais la gymnastique quotidienne que vous lui imposerez vous semblera de plus en plus naturelle. C’est véritablement une nouvelle faculté que vous allez obtenir dans quelques temps. Cette faculté, c’est de voir ce que les autres ne voient pas. Ce n’est pas une question d’acuité, c’est une question de regard et ouverture d’esprit. En effet, devant la même teinte, le novice va voir une teinte quand l’initié va voir de subtiles nuances. Une fois ces nuances reproduites en dessin, le novice verra un tour de force dans votre travail sans pouvoir l’expliquer tandis que l’initié y verra du talent.
Regardez cette bouteille d’encre. Elle est en pleine lumière, à l’extérieur. Et pourtant, son ombre portée est très discrète et floue. Ceci s’explique par la lumière qui régnait à ce moment précis. Le ciel était gris, le soleil ne se montrait pas.

Un peu plus tard, la couche de brume et de nuages s’est amincie et le soleil, sans percer, a illuminé davantage la bouteille. D’ailleurs la coloration ambiante est devenue plus jaune. Les bords de l’ombre sont restés très flous mais l’ombre s’est nettement allongée. On pourrait presque voir deux ombres supperposées. C’est d’ailleurs exact et c’est une exception particulière. Si deux coins de ciel laissent filtrer la lumière, les ombres se comportent comme s’il y avait deux soleils. Comme le ciel reste voilé, les bordures floues ne laissent pas vraiment percevoir très fortement cet effet de double éclairage. Le voyez-vous toutefois ?

Maintenant, le soleil filtre nettement mieux à travers le voile nuageux. L’ombre s’est allongée et est devenue plus précise. L’effet d’ombre double disparait légèrement. Mais que voyez-vous tout en bas de la bouteille à droite ? C’est un effet de réfraction dans le verre. On appelle ces accents de lumière qu’on voit au pied des verres sur une nappe blanche, des lumières ou des rayons caustiques. Ajoutées à un dessin, elles apportent un grand réalisme.

Avec la dissipation du voile nuageux, l’ombre se précise encore et l’ensemble de la scène est plus claire tandis que l’ombre devient plus foncée. Mais la voyez-vous noire ? Et les caustiques, comment évoluent-elles ?

Un peu plus tard encore, les contrastes s’accentuent. Regardez le bouchon. Il devient moins intéressant pour le dessinateur que dans l’image précédente.

La même vue prise en lumière artificielle à deux sources de lumière montre clairement les ombres superposées. Ce n’est pas forcément un effet heureux.

Ici l’éclairage artificiel est limité à une source. Elle est éloignée et diffuse, comme la lumière venant d’un abat-jour. C’est généralement plus heureux pour un dessin. Faites des expériences et notez-les à la manière de ce croquis.

A vous !
Curiosités
Concave-Convexe

Lorsque vous regardez ces quatre formes, elles vous semblent
concaves pour deux d’entre elles et convexes pour les deux autres.
Sans que votre oeil ne puisse en décider de manière absolue
la tendance générale sera de voir A et B en relief (convexe)
et C et D plutôt en creux (concave).

L’image retournée vous donne la preuve que c’est uniquement
une convention qui vous laisse penser que l’objet est en relief ou en creux.
L’habitude des éclairages venant d’en haut, tel celui du soleil
auquel on est habitué, donne priorité à une interprétation
en relief dans le haut et en creux dans le bas.
Dessins à Faire
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A vos crayons !
Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.
Dessins à Faire et à conserver ou publier
DAF-070-1
Dessinez une, deux ou trois boîtes blanches empilées. Voir le chapitre “Gabarit pour Boîtes”. Placez dessus une ombre venant d’une lumière artificielle ou naturelle qui se déroule sur les faces de ces boîtes. Vous pouvez travailler d’imagination ou composer le modèle que vous mettrez devant vous.
Pour obtenir une ombre, vous pouvez prendre un crayon ou une baguette en bois que vous planterez dans de la gomme mie de pain ou dans un taille crayon.
Un cylindre fait dans une feuille roulée assez serrée puis collée au scotch sur une table convient aussi.
Dessins facultatifs à conserver
FAC-070-1
Prenez un objet assez haut pour qu’il puise déposer une ombre portée intéressante. Posez-le sur un fond clair ou blanc. Choisissez un éclairage naturel ou artificiel et dessinez l’objet le plus simplement qui soit mais donnez le meilleur rendu possible aux ombres.
FAC-070-2
Reprenez exactement le même exercice que le FAC-070-1, mais inversez la nature de l’éclairage. Passez d’une lumière naturelle à une lumière artificielle ou l’inverse.
Gabarit pour Boîtes
Ce gabarit est en pdf.
Cliquez sur le gabarit ci-dessous pour l’imprimer, le découper et confectionner des boîtes blanches pour vos dessins.
Vous pouvez améliorer la qualité de ce montage en imprimant la boîte sur une carte mince bristol. Obtenez un meilleur aspect en mettant les filets imprimés à l’intérieur. Facilitez le pliage et la propreté des arrêtes en les rainurant à l’avance par l’intérieur du pli avec un stylo à bille dont la cartouche est vide, de préférence. Appuyez-vous sur un carton pour rainurer.
Prochainement
Votre prochain module
Vous avez devant vous le paysage ou la scène que vous avez choisi de dessiner.
Il vous reste une étape à franchir avant de poser le premier coup de crayon sur votre feuille.
Prenez le temps d’étudier votre cadrage !
Du choix que vous allez faire, dépendra l’équilibre et l’intérêt de votre dessin.
Matériel à prévoir
Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.
Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours…
Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.
Correction
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Correction générique du DAF-56-1
“La perspective frontale”
Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.



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Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC
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Ne mettez ici que les dessins destinés à la Galerie des Membres.
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En principe vous trouvez ici tous vos dessins mis en galeries ou en attente de validation.
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Notez votre progression dans ce module
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- Module vu en totalité
- DAF faits
- FAC faits
- Module à revoir
- Module bien assimilé
Vous pouvez changer vos choix à tout moment.
Une fois le module bien assimilé vous pourrez aller noter votre avancement ici







Vous pouvez observer sur ce dessin les points d’articulation du corps humain qui vous seront nécessaires.
Notez les deux articulations placées sur l’axe médian du corps. Il y a celle près du cou, et celle située vers la taille. Le terme “articulations” est un peu usurpé ici. Il ne s’agit pas exactement de véritables articulations comme celles du coude ou du genou, mais de points de flexion ou de rotation qui permettent de simuler pratiquement toutes les attitudes. Ce sont des repères de construction pour le dessinateur. Il ne faut donc pas confondre le point de rotation situé vers le nombril avec la taille que l’on repère sur les canons.
Les bras présentent chacun deux articulations importantes, celle de l’épaule puis du coude et enfin une troisième, moins importante dans un dessin de construction globale, celle du poignet.
Sous l’articulation de la taille, les jambes présentent à leur tour deux articulations importantes. La première est située en haut de la cuisse et articule la jambe sur le bassin. La deuxième est celle du genou. La dernière articulation de la jambe est située au niveau de la cheville.
Ces articulations permettent d’exprimer en quelques longueurs de “fil de fer” la plupart des attitudes du corps humain. Bien sûr, le corps présente de nombreuses autres articulations comme celles des doigts mais, pour « croquer » une attitude, les 14 utilisées ici sont amplement suffisantes.
Pensez à donner à vos dessins une certaine dynamique. Observez bien la réalité. Voyez comment les épaules et les hanches se présentent, voyez la manière dont elles basculent ou supportent l’équilibre général.
Mannequins faits en Allemagne vers 1525 courtesy of L’atelier du Peintre, Editions Abbeville Le mannequin de dessinateur a fortement évolué. A une certaine époque il s’agissait de véritables merveilles en bois sculpté. Chaque mannequin représentait un travail énorme, un ajustage de précision et peu d’artistes pouvaient s’en offrir.
Plan de mannequin pour artiste XVIIIe siècle.
Voici la photo d’un modèle assez réussi, de 1960, bien articulé et encore bien conservé. Depuis, la majorité des pantins ne sont plus correctement réalisés. Pour éviter toute intervention manuelle, les pièces sont tournées et sont du coup peu réalistes.
Les pieds par exemple sont symétriques puisqu’ils sont découpés dans une pièce tournée. Pour la même raison d’économie, les mollets ont disparu et la jambe ressemble à une quille. La cuisse est aussi maigre que l’avant bras. En bref, il vaut mieux ne rien avoir que de s’appuyer sur un tel modèle. Guettez dans les brocantes les bons petits mannequins. Ils se font plutôt rares, ne les laissez pas passer si vous en voyez.
Sur ce cours, dans le module sur les mannequins, vous aurez à disposition de très nombreuses photographies qui vont vous permettre de vous exercer, même si vous ne possédez pas l’un des bons mannequins dont je vous ai parlé.
Seul votre jugement et une bonne observation vous apporteront la précision. Vous pouvez observer sur vous-même les limitations naturelles du mouvement de chaque partie mobile de votre corps. Elles s’expliquent de diverses manières : Par la conception mécanique des articulations qui peuvent bloquer un mouvement en venant en butée.
Par une disposition musculaire ou anatomique pouvant limiter le débattement. Parfois un mouvement est simplement gêné par la rencontre d’une autre partie du corps, la rupture d’un équilibre ou par un manque de souplesse. Un exemple : les raideurs qui empêchent, à partir d’un certain âge, de tourner la tête vers l’arrière. Faire ce type d’observation doit vous être habituel. Une personne âgée ne tourne pas la tête, elle tourne sur son bassin et tout l’ensemble tête-cou-épaules se tourne en bloc.
Dans cet exemple, pour dessiner juste une personne âgée, Il faut sentir ses douleurs et lui donner les attitudes que ses articulations sans souplesse lui font prendre. A vous d’essayer dans l’Atelier Pratique
En arrière, le cou arrête sa rotation:
Repérez sur la photo ou mentalement les points des 14 articulations
Dessinez ensuite les 14 points sur votre feuille en les reliant par des segments, en général légèrement incurvés. Placez par dessus quelques détails sans fouiller. Vous obtenez un bon croquis car l’attitude est respectée. Essayez encore grâce aux exercices des DAF et aux modèles proposés.


















Rondeur et énergie, c’est réussi !


















































Tracez une série de petites diagonales comme ceci en posant votre main sur le papier. Vous avez fait travailler deux articulations.
Essayez maintenant ceci : vous avez été obligé de faire glisser votre main sur le support et votre poignet s’est mis en action.
Pour une courbe orientée comme ici, (courbe en “C”), le poignet du droitier est bien utile comme point de pivot.


















Voici une variation faite d’un seul jet avec le même crayon en modifiant seulement la façon de le tenir.




































Visipix.com- IAB










































































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Où que vous regardiez, vous “lancez” un rayon visuel dans une direction. Ce rayon va en ligne droite de votre œil jusqu’au centre de l’image qu’il perçoit. Le rayon visuel se déplace avec votre regard. On peut aussi faire cette comparaison: prenez un fusil imaginaire, alignez les repères de visée du canon entre votre œil et une cible. Tirez ! Le rayon visuel correspond au trajet de la balle. L’endroit où la balle atteint la cible porte un nom : c’est le point principal.
Votre vision est plus ou moins conique. En regardant dans une direction donnée, vous ne voyez que dans un champ de quelques dizaines de centimètres de large au premier plan. Par contre, votre champ visuel englobe des centaines de mètres au plan le plus lointain. Plus votre regard porte loin, plus votre champ s’élargit autour du point principal. C’est en très grande partie pour cette seule raison que la plupart des règles de perspective sont étroitement liées aux lois de l’optique
Cette esquisse, volontairement privée de détails, montre que la même déformation est perçue en regardant des objets orientés de manière différente dans l’espace. Ce dessin évoque aussi bien une voie ferrée qu’une échelle, telle qu’elle nous apparaît quand, la tenant à deux mains, on la dresse contre un mur en visant du regard l’échelon le plus haut. L’échelle est dressée, le chemin de fer, lui, est à plat, mais leur transposition en perspective est pratiquement identique. Retenez bien ceci : Ce n’est pas en fonction de la position d’un objet dans l’espace qu’il se déforme, mais en fonction de l’angle par lequel votre rayon visuel l’atteint.
Le plan d’horizon est un plan imaginaire, situé à hauteur de nos yeux, qui s’étendrait à l’infini. Il est représenté en rouge sur ces deux illustrations. Vous n’en verriez, bien sûr, que la tranche, donc une simple ligne horizontale qui s’étalerait sur 360°. Cette ligne se nomme la ligne d’horizon. 
Si vous vous transportiez maintenant avec ce disque imaginaire sur une côte au bord de mer. Vous verriez exactement ceci. Vous remarqueriez, j’imagine, que cette ligne coupe exactement le paysage entre le ciel et l’eau, se confondant avec ce que nous appelons habituellement l’horizon. Puisque nous faisons un travail d’imagination, il n’est pas question de s’arrêter là.
Grimpez maintenant sur le plus grand cocotier de l’île, et regardez si l’horizon naturel est passé sous le disque que vous portez toujours à hauteur de vos yeux. Vous constatez que non. L’horizon naturel, le plan d’horizon, la ligne d’horizon et votre regard montent ou descendent ensemble. Pour simplifier, vous retiendrez que, dans la réalité comme dans vos dessins, la ligne d’horizon est toujours située à hauteur des yeux du spectateur.
Vous pourriez constater la même chose sur une photographie. L’horizon monte avec l’appareil photo. Voici deux images de la même scène.
La première image est vue par un spectateur (vous), dont les yeux se situent à la même hauteur que ceux du personnage de droite. Votre plan d’horizon et le sien sont donc confondus.
La seconde image place l’observateur ( toujours vous) plus haut que dans la précédente. Cette fois, vos yeux sont à la hauteur de ceux du personnage le plus élevé. Le plan d’horizon se confond toujours avec l’horizon naturel, qui semble être monté en même temps que vous. Mais… attention !
Le plan d’horizon du dessinateur, est lié à son point de vue et détermine la hauteur de l’horizon naturel. Si d’autres personnages sont situés plus bas ou plus haut, ils voient l’horizon plus haut ou plus bas. En choisissant la hauteur de l’horizon dans un dessin, vous imposez un point de vue à toute personne qui le regardera. Ce choix mettra votre “invité” dans une situation dominante ou non par rapport au sujet.




On peut également conclure que la ligne verticale qui passe par ce même point détermine avec certitude le point de vue. Ici le spectateur est légèrement à droite du canal…mais en bateau !


















Dessinez dessus, à gauche, un homme de face en suivant l’Atelier Pratique avec des proportions moyennes. Au centre, dessinez-en un autre plus athlétique ou plus gros ou encore plus maigre. A droite, reportez votre personnage central et remplissez-le à l’encre noire pour en faire une silhouette.
Et voici maintenant une petite vidéo complémentaire…
L’artisan paysagiste invente et assemble les plantes et les essences pour créer un univers différent dans chaque jardin. Le dessinateur jouit de cette même liberté d’inventer et de composer sa propre création dans cette branche extraordinaire qu’est le paysage. Dessiner le paysage, c’est dessiner la nature ou la revisiter comme bon vous semble. Mais c’est aussi comprendre et assimiler ses principes, sentir ses rythmes et rendre ses proportions. Se lancer dans le dessin d’un paysage, c’est partir à la découverte d’une énorme matière, riche et subtile. C’est accepter d’imiter les principes de la nature qui joue tour à tour sur sa force et sur son charme.
Les peintres, eux, ne pouvaient pas faire une longue série de séances en extérieur. Leur matériel étant nettement moins portable et réduit que celui du dessinateur, ils avaient plutôt recours à la pochade, une sorte de prise de note assez rapide en extérieur. Rentrés à l’atelier, ils réalisaient leur travail uniquement d’après leur pochade et leurs notes prises en pleine nature. Ces notes et ce qu’ils avaient retenu de mémoire portaient sur les formes, les contrastes et la couleur.
Vous arrivez au tournant de cette route avec votre chevalet de campagne, vous le sortez et vous faites une ébauche de votre paysage. En fin de journée vous pliez tout, en jurant bien de revenir finir le lendemain.
Les jours qui se suivent ne se ressemblent pas. Si, le lendemain, le soleil s’est voilé, si le vent s’est levé, si l’épaisseur des nuages a changé, la lumière sur le sujet n’a plus l’intérêt de la veille…. L’ensemble se modifie tellement que votre composition risque de devenir incohérente. Vous risquez un résultat qui serait une moyenne sans logique. Regardez ces deux autres vues juxtaposées, prises à 24 heures d’intervalle. Celle du haut présente un intérêt visuel. Le paysage baigne dans une lumière caractéristique de cet endroit à un moment précis.
Celle du bas n’a rien à voir. Les formes sont peu lisibles. Vous vous attacherez donc plutôt à trouver un effet de lumière comme celui du dessus. On trouve ces effets le matin tôt ou le soir un peu tard, quand le soleil est bas.
Il suffit de convertir l’image en niveaux de gris pour réaliser la différence importante qu’on aurait sur un dessin. Mais ceci n’est pas le début. Il faut commencer par choisir un endroit satisfaisant.
Le travail est déjà fait en amont par le photographe, même si c’est vous. Ensuite, les détails sont généralement si petits qu’ils vous feront défaut pour mener à bien votre objectif. La photo couleur vous volera certainement les subtiles nuances que le paysage offrait à l’origine. Même si les teintes ou les lumières sont agréables sur la photo, vous perdez tout l’attrait de pouvoir sélectionner vous-même ce qui sera le centre d’intérêt de votre dessin. Rien ne remplace la vue réelle d’un endroit pour le dessiner.
Les photos sont très utiles mais pour une toute autre raison qui est purement documentaire. L’intérêt de la pochade, réalisée sur le motif, donc sur place, c’est de fixer une émotion colorée. En dessinant dans la nature, vous traduirez les couleurs en valeurs ce qui, dans peu de temps, vous permettra, comme au peintre de pochade, de fixer sentiment et émotion. Si tout ceci vous semble cohérent, lisez maintenant dans l’Atelier Pratique la manière dont je vous conseille de procéder…
Dites-vous bien que vous percevez les bruits, les parfums, la température, la légèreté de l’air et toute une série de sensations qui ne seront pas réellement présentes pour votre destinataire. Mais dites-vous également que vous voulez faire passer une grande partie de ce qui se ressent face à la nature, sans vraiment pouvoir se formuler. Pratiquement tout ce qui est impalpable autour de vous peut se rendre dans un dessin. Il faut seulement s’organiser.
Pour tout compliquer, votre feuille est limitée à une certaine surface, alors que votre vision n’a pas de cadre précis. Votre champ de vision est également plus étroit que le paysage dans lequel vous évoluez. Où que vous dirigiez votre regard, il y a une partie que vous ne voyez pas mais que vous percevez. Une partie floue en quelque sorte. Vous avez regardé à droite et à gauche et votre cerveau s’est composé une impression venant de l’ensemble du lieu. Voici donc la première question à vous poser: Si je dessine ce qui est devant moi et qui correspond à un angle de vue unique, est-ce que cela rendra ce que je ressens quand je suis enveloppé par cette nature ? La réponse ne sera pas souvent oui. Une expérience autour de cette idée vous est proposée dans le chapitre “dessins à faire”.






























































Autoportrait





