Les effets d’optique et de contraste
Ce qu'il vous faut
Voici le matériel nécessaire pour profiter pleinement de ce module :
Pas de matériel supplémentaire
nécessaire aujourd’hui
L'Observatoire
Ce module est particulier
En effet, il traite davantage d’une faculté de la vision humaine que de l’exécution d’un dessin. Il y a pourtant un lien évident que vous ferez, j’espère, aujourd’hui, peut-être cette semaine, peut-être cette année, ou….
…peut être beaucoup plus tard !
Si vous deviez ne jamais sentir l’importance et l’exploitation qu’on peut faire de cette faculté, j’aurais manqué l’un de mes objectifs.
Voilà pourquoi je vais en premier lieu exposer quelques constatations faites par des personnes qui se sont intéressées de près à cette question, et y revenir ensuite régulièrement à l’occasion de modules portant sur d’autres sujets.
Une crainte qui n’est pas fondée
Les débutants sont souvent intimidés par l’approche en masse d’un dessin. Le dessin au trait, au fil, ou en lignes permet d’éviter certaines des difficultés qui surgissent quand on veut réaliser un dessin par un système de valeurs.
Mais il ne faut pas longtemps, dans une progression classique en dessin, pour ressentir la frustration qu’il y a à ne disposer que de lignes pour s’exprimer. Cette approche sans valeurs (je veux bien sûr dire sans utiliser de nuances de gris) semble plus abstraite et moins adaptée à rendre les volumes de manière aussi réaliste.
Voici un exemple:
Ce tube de gouache est dessiné en lignes. Vous comprenez bien que ceci n’est pas ce que vous voyez mais une représentation graphique de ce que vous voyez. La meilleure démonstration de cela, c’est le cerne de l’ombre. Vous ne pouvez pas dire que vous voyez cette ombre, vous la concevez seulement intellectuellement. Tiens, tiens ?
Une fois la forme remplie par des couleurs, ou du moins ici par des niveaux de gris, on s’approche davantage de ce que l’oeil perçoit.
Peut-on faire mieux ?
Si, au lieu d’enfermer les teintes dans un dessin préalablement cerné par vos traits, comme on cerne le verre d’un vitrail par du plomb, vous tentiez une approche encore plus visuelle…
Quel serait le résutat ? Essayons un croquis rapide de cette manière…
Posez-vous la question suivante:
Seriez-vous, enfin, en train de “peindre” directement les valeurs que vous avez sous les yeux ? Ne pensez-vous pas que c’est un pas de plus vers une approche plus sophistiquée du dessin ?
Vous pourriez ensuite travailler la précision des formes, encore absente de ce croquis, par des valeurs posées moins rapidement qu’ici.
C’est parfaitement possible et ce n’est pas plus difficile qu’une autre approche mais c’est une philosophie. Et qui dit philosophie dit….initiation.
Si cette initiation vous tente, c’est dans l’Atelier Découverte.
Atelier Découverte
On comprend bien avec la démonstration qui précède que le dessin en lignes n’est pas une photographie de ce que vous voyez.
Le dessin en masses, et donc en valeurs, s’en approche beaucoup plus.
Contrairement au dessin au trait qui est une forme de transcription, certes observée sur le modèle, mais intellectuelle, le dessin en masse est beaucoup plus visuel.
L’un n’est pas supérieur à l’autre. Il faut savoir choisir la forme qui porte votre expression le plus exactement et le plus fidèlement. Je pense seulement qu’il faut savoir utiliser ces deux univers en connaissance de cause et ne pas se limiter à ce que l’on fait le plus facilement. Au contraire, je vous recommande de vous ouvrir à davantage de techniques et à élargir votre champ d’expression.
Pensez selon cette formule un peu schématique mais simple à retenir:
Lignes = récit Masses = image
D’ailleurs, puisque nous relevons l’aspect plus conceptuel du dessin en ligne, on peut, comme Scott Mc Cloud l’a fait observer dans son livre “The invisible art” (Ed. Kitchen Press), pousser l’abstraction encore beaucoup plus loin.
Il est par exemple possible de dessiner un visage très réaliste, simplifié ou très simplifié grâce à l’approche en lignes. La simplification peut atteindre un sommet, sans qu’on puisse confondre le sujet avec autre chose.
Comme ceci. En effet, ce n’est pas réaliste mais c’est bien l’évocation d’une tête.
Et Scott Mc Cloud ajoute qu’on peut évoquer une tête de manière encore plus abstraite de cette manière-ci :
Ce qui est vrai. Il me semble pourtant qu’on peut imaginer une étape intermédiaire. Je propose donc à la réflexion de Scott, comme à la vôtre, celle-ci :
et encore celle-là
Sentez-vous à quel point la réalisation d’un dessin est un acte d’abstraction ?
Les problèmes de restitution de la lumière et des ombres dans un dessin.
Recopier un dessin fait en lignes ou un objet simple qu’on a sous les yeux parait généralement assez facile à faire.
Si le document est bon, si le sujet est adapté, une fois les proportions respectées, le tout n’est qu’une question d’attention.
De la même manière on a tendance en travaillant de mémoire à dessiner au trait. Il faut bien l’avouer, c’est plus facile de mémoriser une forme par un contour que par ses nuances d’ombre et de lumière.
Mais quand vous décidez de travailler tout en ombres et en lumières, un certain recul doit être pris pour voir objectivement les choses et ne pas se laisser raconter de sornettes visuelles.
Vous avez déjà observé que la lumière et l’ombre obéissent à quelques lois immuables aussi simples que celles qui régissent les bases de la perspective. Ce sont des règles que des générations de professeurs de dessin ou de perspective vous auraient imposé d’apprendre par coeur.
La pratique du par coeur n’est plus très à la mode et selon moi vous oublieriez toute la perspective apprise par coeur en quelques mois si vous arrêtiez d’appliquer ces lois dans vos dessins, de manière de plus en plus intuitive au fur et à mesure que vous progressez.
Et les règles de contraste ou les effets d’optique ? Devrait-on simplement les apprendre par coeur ?
Je ne le crois pas non plus, peut-être même encore moins que celles de la perspective.
Il me semble bien plus intéressant de décortiquer certains aspects des jeux de la lumière ou de l’ombre pour éduquer et entraîner votre oeil à voir des nuances là où vous ne voyez encore rien actuellement.
Je répète : là où vous ne voyez encore rien actuellement.
Ne vous vexez pas, cela n’a rien de vexant, ne vous rebiffez pas, ce n’est pas une agression. Vous pourriez en revanche, en acceptant ce constat, faire la découverte d’une de vos capacités dont vous n’aviez jamais soupçonné l’existence.
Strozzi 1581-1644
A tout de suite dans l’Atelier Pratique.
Atelier Pratique
Une crainte injustifiée, face aux masses
Ce qui peut dérouter au début, quand on ouvre grands ses yeux pour dessiner un modèle posé devant soi, c’est qu’on ne sait pas exactement ce qu’il faut regarder. On tente de s’accrocher à quelque chose. On se décourage parfois inutilement, car il suffit, pour que tout se passe bien, d’organiser sa quête visuelle et de commencer par se limiter à distinguer deux choses : 1- Les zones claires ou sombres qui sont propres à l’objet regardé. 2- Les nuances claires ou sombres qui, au contraire, sont entièrement dues à la réception de lumière ou encore à une réflexion reçue d’objets qui l’entourent. Autrement dit, savoir discerner l’origine d’une nuance claire ou foncée et pouvoir l’attribuer soit à l’objet soit à l’environnement lumineux qui entoure cet objet. Cela vaut la peine de s’investir un peu sur ce sujet car vous y développerez une plus grande aptitude à rendre au mieux sur une feuille à dessin plane, un objet tridimensionnel. Mais il existe un troisième type de nuance. Ces tonalités qui ne sont ni celles qui appartiennent au sujet lui-même, ni celles dues à son environnement lumineux.Les tonalités perceptives
Paradoxalement, ce sont des teintes qu’on ne voit pas facilement au début, alors qu’elles sautent aux yeux de chacun mais que personne n’y prête attention sans avoir reçu un petit entraînement. Avec cet Atelier Pratique, mais aussi dans l’étude de l’écoulement de la lumière sur des formes géométriques primitives qui feront l’objet de prochains modules, vous allez aborder une étude complète des principes de la distribution de la lumière et de l’ombre, telle qu’elle s’applique aux solides. Vous apprendrez à en décortiquer les nuances optiques, lorsque de tels solides sont éclairés par la classique lumière du jour, par le soleil direct, ou au contraire par une lumière artificielle. Vous verrez également comment et dans quelles proportions la lumière et l’ombre sont altérées par les réflexions. Les illustrations, dessins, images de synthèse ou photos vous aideront à comprendre le concept présenté, mais surtout, n’oubliez jamais que rien ne remplacera votre propre observation. Cette découverte ne doit pas se faire uniquement de manière intellectuelle mais elle doit être aussitôt confirmée par une expérimentation visuelle. Il ne serait pas inutile d’ailleurs de copier certains modèles à chaque fois que vous le pouvez. Les découvertes théoriques doivent être vérifiées par vos observations puis soudées par une mise en pratique et leur constat visuel. Certains modèles vous sont proposés mais si vous en avez d’autres, réels, à votre disposition, assurez-vous que vous les installez dans un environnement adapté et étudiez-les sous une lumière choisie avec soin. Avant d’entrer de front dans l’expérimentation optique, j’aimerais vous rappeler quelques notions déjà rencontrées. Une forme tridimensionnelle se perçoit au moyen de lumières et ombres. S’il n’y avait ni lumière ni ombre, tout objet vous semblerait plat. La couleur d’un objet est d’une certaine manière le résultat d’une absence de lumière. Si plusieurs objets de même forme, certains colorés et d’autres blancs, sont éclairés de manière identique, les objets blancs seront plus clairs que les autres. En effet, la couleur locale d’un objet est dépendante non seulement de la lumière qu’il reçoit mais de sa couleur propre car, en dessin, on interprète tout en valeurs (niveaux de gris) et non en couleurs. Ainsi un objet gris clair faiblement éclairé sera d’une même valeur qu’un objet gris foncé mieux éclairé. Si vous regardez n’importe quel objet opaque, vous verrez qu’il y a une partie sur laquelle la lumière frappe le plus fort, une partie dominée par les ombres, et une autre, intermédiaire, dont les nuances se situent entre les deux. Cette dernière, constituée de teintes intermédiaires peut être subdivisée comme ceci: zone de demi-lumière, zone de ton moyen et zone de demi-obscurité. Vous observerez également que, généralement, la plus grande partie de la surface de l’objet est occupée par les teintes intermédiaires, tandis que les parties en pleine lumière ou dans l’ombre n’en représentent qu’une faible proportion. La partie la plus lumineuse d’un objet, là où la lumière tombe directement sur lui, s’appelle la brillance (A). Assez logiquement, le côté à l’ombre est à l’opposé de la source lumineuse. Par ailleurs, ne confondez pas le côté à l’ombre avec l’ombre ! Vous constaterez aussi que la partie la plus sombre d’un objet plan se situe habituellement près de la partie en pleine lumière. L’ombre projetée par un objet blanc est plus foncée que le côté le plus à l’ombre de l’objet. Dans le cas d’un solide opaque qui présente une courbure à son périmètre, vous trouverez la clarté maximale assez près de la bordure du côté à la lumière (en dehors de la brillance). La partie la plus sombre (2) sera assez proche mais ne touchera pas sa bordure du côté à l’ombre. Entre les deux, les nuances se fondront dans un dégradé allant de l’ombre à la lumière (de 2 à 1).Vous en souvenez-vous ?
Vous n’aurez pas à prendre en compte uniquement les parties à l’ombre des objets et vous vous rappelez certainement que les modèles peuvent recevoir trois types d’éclairage. Celui de la lumière du jour, de l’ensoleillement direct et de la lumière artificielle. L’aspect de leur surface et de leurs ombres variera aussi selon qu’ils seront sous l’un ou l’autre de ces éclairages. En règle générale, plus la lumière est forte, plus l’ombre est forte et nette. C’est le cas d’un objet exposé en plein soleil. Si la lumière est indirecte comme sous un ciel couvert, les ombres sont moins nettes et moins contrastées. Dans une lumière diffuse, les ombres ont tendance à disparaître complètement.Curiosités et Sornettes !
Les sornettes
(pour les belges : Les carabistouilles)
Strozzi 1581-1644
Soins des yeux avec des filets de harengs marinés dans de la bave de crapaud…
Je vous propose beaucoup mieux pour retrouver la vue ….
Vous aussi vous allez faire une expérience avec vos yeux
C’est décidé, entrons dans le sas d’expérimentation…
Les parties en lettres italiques sont les transcriptions simplifiées des fichiers audio.
Voici une planche de carrés noirs. Les espaces entre les carrés constituent une grille. Cette grille présente des taches grises à chaque intersection. Si vous ne percevez pas cet effet d’optique directement, fixez le carré du centre un peu plus longtemps et la chose vous sautera aux yeux.
Dans cette expérience, c’est en fixant le carré blanc au centre de la surface verte, puis après un instant en fixant le point gris situé à droite que l’on déclenche un phénomène de persistance rétinienne. La tache est franchement rose.
L’explication est due à la tendance naturelle de l’oeil à recréer dans le cerveau la couleur complémentaire qui additionnée à la première fait un noir, couleur reposante pour l’oeil.
L’expérience inverse est toute aussi probante et je vous propose de regarder si ce qui est vrai pour les couleurs l’est également pour les valeurs.
Et tout en demandant un peu plus de temps de fixation du point, on vérifie la même chose sur les valeurs.
L’expérience peut naturellement se faire avec d’autres teintes de fond.
Toujours plus fort !
Ces deux bandes, égales en teinte sur toute leur surface, semblent pourtant par effet de contraste dégradées verticalement. Le gris du dessus semble présenter une zone plus foncée dans le bas que dans le haut. La bande du bas, semble, elle, plus claire dans le haut que dans le bas.
Placées verticalement, des bandes subissent chacune ce phénomène, créant l’illusion de cannelures.
Que pensez-vous de la zone plus sombre qui borde, sur le plan vertical du fond, le côté le plus éclairé du cube ? Masquez la face en lumière pour vérifier ce que vous voyez.
Vous comprenez maintenant pourquoi ces deux gris absolument identiques, ne donnent pas du tout le même effet, selon le fond qui les entourent.
Les modules suivants vous montreront en détail comment ces phénomènes optiques se révèlent sur les formes planes, courbes, coniques et comment intégrer ces connaissances non seulement lorsque vous dessinez des objets, mais aussi quand vous faites un portrait ou un paysage.
Dessins à Faire
A vos crayons !
Vous trouverez toujours des dessins à faire ou des exercices à votre disposition dans cette rubrique. Les modèles sont aussi des documents qui vous permettent des expériences supplémentaires.
Vous pouvez uploader votre dessin dans les galeries. Vos dessins seront vus par les autres membres et les tuteurs qui pourront, dans certains cas publier une correction s’ils jugent qu’elle peut être utile à tous. Mais cela n’est pas systématique.
Dessins à Faire et à conserver ou publier
DAF-071-1
Prenez l’un des 6 documents proposés avec ce module. Dessinez le modèle avec la plus grande précision documentaire possible.
L’objectif est triple. Vous devrez:
1- construire sans laisser de traces, un cube exact.
2- faire des dégradés subtils ne laissant pas de zones créant des “taches”. Même si vous optiez pour une approche en hachures faites en sorte qu’on oublie le crayon pour ne plus voir que des surfaces de valeurs différentes.
3- tenir compte des effets d’optique pour obtenir un réalisme qui donne au rendu final une qualité maximale.
Notez bien le numéro du cube pris comme modèle, mais discrètement et hors de la “fenêtre” d’encadrement de votre dessin.
Dessins facultatifs à conserver
FAC-071-1
Construisez un cube ou un parallélépipède régulier en bristol mat avec le plus grand soin possible.
Faites un croquis sur lequel vous porterez vos remarques visuelles par des flèches et des annotations.
Faites un dessin dans la foulée en respectant les notes prises en préambule.
Prochainement
Votre prochain module
Il ne faut pas plus de deux minutes pour faire une vignette préparatoire.
Cette habitude vous évitera bien des déceptions.
Matériel à prévoir
Voyez dans cette rubrique le matériel dont vous aurez besoin prochainement.
Ceci vous permet de vous organiser.
Pas de nouveau matériel
à prévoir dans les prochains jours…
Pour l’instant le matériel déjà en votre possession est suffisant pour les prochains modules. Veillez simplement à le renouveler et le garder en bon état. Vous serez prévenus dès qu’il faudra vous équiper de matériel supplémentaire mais vous aurez largement le temps de vous le procurer.
Correction
Correction générique du DAF-44-1
“Une tête plus réaliste (2)”
Il est plus intéressant que les corrections soient visibles après que vous ayez eu le temps de finir votre DAF. Voilà pourquoi vous trouvez ici la correction d’un DAF antérieur.
Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les images de vos DAF ou de vos FAC
Vous devez être connecté pour soumettre une image pour le concours. Connexion ouinscrivez-vous.
Conservez un double de vos images chez vous, c’est plus sûr !
Ne mettez ici que les dessins destinés à la Galerie des Membres.
Vous devez être connecté pour soumettre une image pour le concours. Connexion ouinscrivez-vous.
En principe vous trouvez ici tous vos dessins mis en galeries ou en attente de validation.
Il sont aussi accessibles dans une galerie plus confortable dans votre menu Espace Membre/Ma Galerie Perso
Veuillez vous connecter pour voir vos images personnelles
Notez votre progression dans ce module
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- Module vu en totalité
- DAF faits
- FAC faits
- Module à revoir
- Module bien assimilé
Vous pouvez changer vos choix à tout moment.
Une fois le module bien assimilé vous pourrez aller noter votre avancement ici